L'insigne du boiteux de Thierry Berlanda aux éditions La Bourdonnaye
Le commandant Falier est à quelques mois de la retraite. Il pensait attendre la quille en gérant le tout venant. Mais le Prince en a décidé autrement. Cet assassin sans pitié qui avait déjà décimé une famille quelques temps auparavant, laissant un enfant, témoin du massacre de sa mère, traumatisé et catatonique, a remis ça. Mais cette fois pas de survivant. L'enquête s'annonce ardue.
Lorsque Jeanne Lumet, professeur d'histoire médiévale, reçoit un appel de la police au petit matin, elle ne se doute pas qu'elle met les pieds dans une affaire qui va mettre sa vie et celle des siens en péril et qu'elle va retrouver une vieille connaissance.
"Dimanche, 4h30.
Les lampadaires émergent du brouillard, accrochant des masques d'effroi aux cariatides du boulevard. Jeanne Lumet marche en évitant de justesse les flaques gelées et maudit celui qui l'oblige à sortir de chez elle à une heure pareille."
Si le commandant Falier a contacté Jeanne, c'est sur les conseils du professeur Bareuil, son ancien mentor. En effet un étrange objet a été retrouvé sur les lieux du crime. Un artefact qui n'a pu être apporté que par le meurtrier. Jeanne n'est pas ravie de retrouver son ancien professeur.
La présence de cet objet d'origine perse, oriente l'enquête vers une série de crimes rituels. Le Prince ne s'attaque qu'à des femmes ayant un garçon de sept ans. L'enfant, bien vivant, est mis sur un piédestal duquel il doit assister au massacre de sa mère. Pourquoi s'attaque-t-il à des mères, et pourquoi s'assure-t-il que leur fils soit témoin de la scène ? Jeanne est-elle danger, elle aussi est mère d'un garçon de sept ans ? Je n'en dirai pas plus sur l'histoire pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture.
L'insigne du boiteux est une machine infernale, en lisant les premières pages vous mettez le doigt dans un engrenage infernal qui vous happera implacablement. Thierry Berlanda signe avec ce roman un thriller à la construction classique mais efficace. Les personnages sont attachants car aucun n'est monolithique, ils ont tous leur part d'ombre et de lumière, leurs failles. Il nous arrive même par instants de compatir avec l'odieux criminel. Le style de l'auteur colle à l'action passant des envolées lyriques et délirantes du Prince, au langage beaucoup plus trivial des policiers, des descriptions à la poésie glaçante à la langue plus terre à terre de l'action.
L'insigne du boiteux est une très belle découverte et j'attends avec impatience de retrouver les personnages de ce thriller dans le deuxième roman de Thierry Berlanda, La fureur du Prince. Chronique à suivre très prochainement.
"Dimanche, 9 heures.
Le Prince se lève.
Son réveil a sonné, comme toujours, une heure avant le moment où il commence à se préparer pour sortir. Pendant cette heure, immobile, il se dépouille du corps sublime en lequel, chaque nuit ses rêves le réincarnent. Quand il se dresse devant son miroir dan le faux jour du petit matin, il a cessé d'être l'enfant royal au regard pur qui était allongé dans son lit l'instant d'avant. Son corps s'est avachi, et son visage s'est transformé en la gueule aigre qu'il montrera au monde toute la journée . Il dit :"Mon trône a roulé à terre, renversé par l'ennemi aux mains hideuses."
très tentant en effet, merci pour cette nouvelle chronique le Hibou !
RépondreSupprimerTres belle chronique pour un auteur que je ne connaissais pas. Merci pour cette découverte Denis :-)
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