Rencontres

jeudi 15 novembre 2018

Dans le silence des mots chuchotés (Il est cri...)




Dans le silence des mots chuchotés (Il est cri…) de Mona Azzam aux Éditions La Trace



« Au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu. » Prologue de l’évangile selon Saint Jean.

Le verbe, les mots sont au centre de ce recueil de trois nouvelles de Mona Azzam : Deci delà, Le calepin de Notre Dame, Il est cri.

Au commencement était l’Afrique. Berceau de la civilisation et des langues. Le personnage principal de la première nouvelle y part à la recherche de Malicia, son amour perdu. Il va y trouver l’Afrique, ses couleurs, ses odeurs, ses saveurs, la parole de ses griots. Il va se retrouver lui-même au rythme de ce continent.

« Au sein de cet univers, j’entendais la voix de Malicia, envoûtante, fière comme seules savent l’être les femmes africaines.
  La voix de la savane se mêlait ainsi à celle du griot, épousant celle du pilon dans le mortier et celle des grillons sifflant à la nuit tombante. La voix de Malicia englobait toutes ces voix, se mêlait à celle d’Éluard qui chuchotait à mon oreille.
« J’entends ta voix dans tous les bruits du monde. » »

Dans la deuxième nouvelle il est question de ces maudits mots tus, ces mots non-dits qui tuent à petit feu et qui libèrent, soulagent une fois énoncés.

« Rivant mon regard au sien, une intuition me chuchote tout bas que sa présence n’est guère fortuite.
  Je ne sais quel marabout l’a placé sur ma route, au point zéro de toutes les routes de l’existence.
  Sans prévenir, les mots fusent, surgissent de moi, pêle-mêle, tels des torrents de lave qu’un volcan au réveil aurait disséminés, recouvrant ainsi le tertre du silence. »

Quant à le dernière nouvelle, il s’agit d’un conte poétique et philosophique sur
la naissance des mots.


Ces mots, pour Mona Azzam sont de petits êtres vivants qui s’insinuent en nous. pour donner sens à la vie, ils en sont l’essence. Et qu’elle les manie bien ces mots, nous révélant tout son univers poétique. Un monde sensuel onirique de toute beauté.

Je découvre avec ce recueil la plume de Mona Azzam. Un premier contact qui m’a enchanté, envoûté. J’attends la suite de ses œuvres avec impatience.

« Le temps suit son cours :
   La parole est ce tambour
  Et le mot cette danse
  Qui se berce en silence. »

1 commentaire:

  1. Merci Très Chère Mona ton dernier bijou littéraire !!! Je viens de fermer ton livre, il m’a permis de passer un merveilleux moment de pur bonheur en ce dimanche automnal gris et pluvieux… Je suis rentré dans ton univers si sensible et poétique à travers les 3 histoires où se mêlent philosophie et beauté et ou les mots (divinement bien choisis) ont un double sens métaphorique. Je suis émue et profondément touchée par ta mélodie des mots. Quelle belle âme Mona…
    Tatiana

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