Les Éditions La Trace :
l’interview
Les lectures du hibou donnent régulièrement la parole aux
auteurs dans la rubrique Souvenirs de lecture, il m’a semblé intéressant et
important de donner la parole à un éditeur. Le livre, avant d’arriver entre les
mains des lecteurs, passe par de nombreuses étapes et l’éditeur, après l’écrivain
est présent dès le début de son parcours. Aujourd’hui, Florence Franc et
Jean-Philippe Lafont des Éditions La Trace ont accepté de répondre à mes
questions. Les Éditions La Trace, une « petite » maison indépendante
qui trace son sillon dans une terre très fertile.
Pouvez-vous en quelques mots présenter Les
Éditions La Trace aux lecteurs ?
Les Éditions La Trace, ce sont 16 mois de rencontres et de
projets !
Nous avons créé les Éditions La Trace avec pour premier
objectif :
Éditer les auteurs qui comme nous, sont en attente d’autre
chose.
Et favoriser une relation particulièrement étroite entre un
auteur et l’éditeur.
C’est donc notre exigence : prendre le temps, sans
contrainte de rentabilité à court terme afin d’étudier, partager nos projets
avec des auteurs.
Seul l’enthousiasme à la lecture d’un récit doit nous
animer.
Ce sera notre chemin.
Comme les anglais l’expriment simplement : « Think
out of the box » pensez en dehors de la boîte.
Penser en dehors de la boîte : au niveau de nos choix
et de nos relations privilégiées avec nos auteurs mais aussi avec le « business »
de l’édition.
Comme le dit l’un de nos auteurs, Alain CADEO, à l’occasion
d’une conversation à bâton rompu :
« En réponse à
ceux qui pourraient s’interroger sur les réseaux de distribution de nos livres,
ce sont des Mots qui veulent s’éloigner des sentiers battus, des routes toutes
faites.
Ce sont des Mots faits pour des chemins
secrets seulement éclairés par des rayons de lune rousse. »
« Notre fragilité
est notre force »
Pouvez-vous définir la ligne éditoriale de
votre maison d’édition ?
Éditer ceux que nous aimons vraiment et rien d’autre !
Privilégier la liberté de nos auteurs : nous
recherchons avant tout des auteurs qui sont des vagabonds, des ermites, des
dissidents, des contrebandiers des mots…
Tous ceux qui font l’école buissonnière et qui aiment les
chemins de traverse.
L’être et les lettres doivent être en conformité…
Aussi, nous voulons porter nos livres comme des colporteurs,
là où personne ne les attend…
Et les défendre dans le temps :
Nos livres ont le temps d’une vie (mais surtout pas le temps
que souhaite nous imposer les circuits convenus de distribution basés sur l’urgence
et l’instantanéité).
Nous avons créé deux collections :
Une collection dite classique : de par son format et sa
ligne éditoriale : ROMAN, NOUVELLES, TÉMOIGNAGES.
Une collection « Texte » avec un livre petit
format, pour des livres, des mots un peu secrets, des écrits qui peuvent être
lus et relus, avec une lecture alternée, des moments de respiration. C’est-à-dire
un livre que l’on peut découvrir par séquence suivant son humeur, et le temps
sacré dont on dispose.
Pouvez-vous nous expliquer votre travail aux
Éditions La Trace ?
Notre maison d’édition, c’est une équipe restreinte,
autorisant ainsi le temps de la réflexion, du respect des échanges sans
contrainte.
Florence Franc, qui a fait toute sa carrière dans des
agences de communication supervise tous les aspects techniques et graphiques.
La création visuelle étant intimement liée au texte, elle
participe également à la décision du Comité de Lecture.
Je suis quant à moi la première personne que rencontrent les
auteurs et lis les manuscrits en «avant-première ».
Nous sommes par ailleurs entourés de collaborateurs,
lecteurs, relecteurs, correcteurs.
Considérez-vous l’arrivée du livre numérique
comme un danger pour votre métier ? Pensez-vous un jour éditer des livres
numériques ?
Non, ce n’est pas un danger.
Nous sommes tout à fait prêts à éditer des livres numériques…
mais nous considérons la demande encore trop faible.
Nous rappelons d’autre part que nous sommes très attachés au
livre papier et accordons beaucoup d’importance à nos couvertures, à la qualité
de l’impression.
Le livre pour nous, doit demeurer un bel objet riche de son
contenu.
Pourquoi ce nom, La Trace ?
Nous vivons à 1600 mètres d’altitude et sommes passionnés de
hors-piste et donc attentifs à la trace éphémère du randonneur, avec cet autre
langage des signes sur la neige, empreintes d’oiseaux, d’animaux…
Aussi éphémère soit-elle, cette trace n’est-elle pas ce que
tout écrivain souhaite laisser.
Le nom : La Trace était donc pour nous comme une évidence.
Tenter de cristalliser les mots de nos auteurs sous forme de livres est une tentative pour nous de préserver ce qui est si fragile : la pensée.
Tenter de cristalliser les mots de nos auteurs sous forme de livres est une tentative pour nous de préserver ce qui est si fragile : la pensée.
Un grand merci à Florence Franc et Jean-Philippe Lafont
pour leur temps si précieux. Les lectures du hibou souhaitent à cette belle
maison tout le succès qu’elle mérite.
Quelques livres des Éditions La Trace ont été chroniqués sur
ce blog vous trouverez les liens vers ces chroniques ci-dessous.
Simple d'Esprit Le Fada de Bousieyas de Jean-Claude Lefebvre
Dans le silence des mots chuchotés (Il est cri...) de Mona Azzam
Chronique à suivre :
Des mots de contrebande, (Aux inconnus qui comme moi...) d'Alain Cadéo
Lien vers le site des Éditions La Trace : https://www.editionslatrace.com/
Chronique à suivre :
Des mots de contrebande, (Aux inconnus qui comme moi...) d'Alain Cadéo
Lien vers le site des Éditions La Trace : https://www.editionslatrace.com/
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