samedi 4 octobre 2014

Peine perdue




Peine perdue d'Olivier Adam aux éditions Flammarion





   Une petite station balnéaire sur la côte méditerranéenne , la saison se prépare. Des personnages se débattent avec leur vie, avec la météo qui fait déferler un coup de mer sur la station. Un coup de mer qui permet de cacher quelques affaires peu reluisantes. Mais la vie suit son cours, laissant des hommes, des femmes, épuisés cherchant à améliorer leur condition mais ne pouvant sortir du sillon tracé par le destin.

   Parmi ces personnages il y a Antoine, Zidane de banlieue, du talent jusqu'au bout des orteils, mais pas de physique. Il est comme ça Antoine, il préfère faire la fête, l'alcool,  la drogue, ne comptant que sur son talent pour espérer rejoindre un club pro, et puis non finalement il ne peut pas,  ne veut pas revêtir ce maillot trop grand pour lui.

    "C'est le problème avec la vie, a pensé Antoine. La nôtre est toujours trop étriquée, et celle à laquelle on  voudrait prétendre est trop grande pour simplement se la figurer. La somme des possibles, c'est l'infini qui revient à zéro. Au final ça passe. Ça finit toujours par passer."


    Tous ces individus se débattent avec leurs petites vies, personnelles, professionnelles, essayant de s'en sortir tant bien que mal et finalement comme  Antoine, ils n'arrivent pas à sortir de l'ornière dans laquelle, ils s'enlisent. Ils essaient mais plus ils se débattent plus ils s'enfoncent . Finalement comme dit Antoine "au final ça passe" ils finissent par accepter leur vie telle quelle est en se disant  à quoi bon.


    La seule note d'espoir du roman vient du groupe, cette équipe de foot dont Antoine est la star et dont il est exclu pour cause de suspension, puis de séjour à l'hôpital. Ce petit poucet de la coupe de France qui va aller défier l'ogre nantais sans sa star mais avec l'esprit d'équipe. L'équipe, le couple, comme celui de Paul et Hélène, deux personnes âgées qui ont toujours vécu ensemble et qui ne peuvent fonctionner l'un sans l'autre, la famille qui malgré ses errements vont soutenir Antoine jusqu'au bout.


  Avec Peine perdue, roman choral, c'est une image de la société que nous offre Olivier Adam, avec ces petites gens, et ses nababs, ces gens honnêtes et ses magouilles. Une société ou l'individu n'a aucune chance sans le groupe, et où sortir de sa condition semble impossible, semble être une peine perdue. Le style incisif, fluide, et la construction du roman ou le point de vue des individus et de l'équipe se succèdent, rendent la lecture de ce roman passionnante, on a du mal à le reposer une fois commencé.

   "C'est un long apprentissage parfois que de savoir rejoindre enfin la vie qui nous va. Qui nous attend."







2 commentaires:

  1. bonjour,

    un roman assez sombre, perso j'ai eu du mal å entrer dedans de part sa constrction -ça ressemble å des nouvelles - mais une fois qu'on a compris le parti pris stylistique de l'auteur on s'attache å ses personnages qui se cotoient, se croisent, tentent de vivre voire de survivre dans un monde dur.

    un beau roman å lire

    bonne journėe

    lėa

    RépondreSupprimer