Qu’importe le chemin de
Martine Magnin chez L’Astre Bleu Editions
Alex vient de rentrer d’un séjour en Afrique avec son père.
Le lendemain, Martine Magnin trouve son fils en pleine convulsion dans son lit.
Tout de suite elle appelle SOS Médecins. Un premier diagnostic est vite
effectué. Le jeune garçon souffrirait d’épilepsie, « Le Grand Mal ».
Aussitôt il est conduit à l’hôpital.
Les crises s’enchaînent sous la surveillance du personnel hospitalier. Le diagnostic, brutal, est confirmé. Alex devra suivre un
traitement à vie. On suit tout son séjour à l’hôpital, le dosage empirique des
traitements, et
la transformation physique et morale d’un petit garçon plein de vie et d’entrain
en un enfant rendu apathique par son traitement.
« On glane
partout les informations, on scrute fébrilement autour de soi et on décortique
en douce la feuille de surveillance, les graphiques totalement hermétiques, les
prescriptions aussi savantes qu’abstraites. On sait qu’on ne devrait pas le
faire, mais on potasse tout de même les dictionnaires médicaux alarmistes et on
évoque avec d’autres des expériences qui ne se ressemblent pas toujours ou pire
qui se contredisent. En vain. On n’a ni le savoir, ni le pouvoir. On est de
fait, totalement dépassé, inefficace et enfermé à double tour dans ce nouveau
statut de parent d’enfant malade, mis brutalement à l’écart de sa fonction naturelle.
On est passé de l’autre côté du miroir, coincé, condamné côté ombre… Tous nos
rituels habituels, nos repères les plus évidents et les plus naturels explosent,
réduits à néant. On tâtonne, on s’égare, on ne reconnaît plus rien. On ne
reconnaît plus sa propre vie. »
A l’adolescence, Alex se révolte. Il ne veut plus de ce
traitement qui l'abrutit. Il veut vivre quitte à mettre sa vie en danger. Il se lie d’amitié avec une bande de punks, remplace son traitement
par des drogues plus dures, plus récréatives, se clochardise. C'est la période des cellules de dégrisement, de la destruction de matériel public, des cures de désintoxication. L’image de la
famille traditionnelle, il faut l’oublier. L’auteure doit faire face tout en ne négligeant pas sa fille, l’adorable Lola. Pour cela, elle peut compter sur le
soutien sans faille des ses deux meilleures amies. Le travail au magasin qu’elles
ont créé ensemble, leurs échanges, leur entraide sont une véritable bouffée d’oxygène.
Dans ce récit qui nous mène de la France au Québec, de la
Chine au Népal, Martine Magnin nous raconte la vie chaotique de cette famille tourmentée.
Ce témoignage se lit comme un roman. Les situations cocasses s’enchaînent aux
épisodes dramatiques. Loin de tout pathos, le style vif, plein d’émotion, de
poésie, de tendresse, d’amour et d’humour de l’auteure nous captive et nous
émeut du début à la fin. Un livre à ne pas manquer. A découvrir chez votre
libraire dès aujourd’hui.
« Une petite graine, puis une autre petite graine…
si la terre est bonne et si on l’arrose !
On
récolte toujours ce que l’on S’AIME »
Commentaire bien tentant ... merci beaucoup.
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RépondreSupprimerAh... la sensibilité, la finesse, la justesse de Martine Magnin. Sa plume et son talent. Tu en parles bien mon Hibou. Je fonce.
RépondreSupprimertu parles toujours bien des auteurs que tu aimes, donc tu aimes ma plume et mes histoires, merci à toi, grand zibou, bizoux
RépondreSupprimertrès jolie chronique Hibou, hâte de (re) lire l'incomparable plume de Martine, tout en douceur et sensibilité
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