Souvenirs de lecture 21 : Mathieu Tazo
Nous avons tous de ces lectures qui nous ont profondément touches, qui sont comme des madeleines de Proust : on se souvient d'où on était quand on les lisait, quel temps il faisait. Il m'a semblé intéressant de savoir quelles lecture avaient marqué les auteurs que nous lisons et en quoi elles avaient influencé leur désir d'écrire. Aujourd'hui c'est Mathieu Tazo qui me fait l'honneur de répondre à mes questions. Je le remercie pour son temps précieux, sa gentillesse et sa disponibilité.
LLH : Quel livre lu dans votre adolescence vous a le plus touché et pourquoi ?
MT : Il s'agit plutôt d'un auteur, Albert Camus qui, à travers ses romans La Peste et L'Etranger m'a donné le goût de la lecture. Avant je lisais peu, puis j'ai développé un plaisir prononcé pour les romans qui savaient mêler ambition du thème, intérêt de l'histoire et qualité d'écriture.
Après Albert Camus, j'ai découvert Mario Vargas Llosa, l'auteur péruvien dont j'ai lu plusieurs romans pendant un séjour de six mois au Pérou et le reste de l'oeuvre ensuite. J'ai particulièrement apprécié La guerre de la fin du monde, La ville et les chiens et La fête au bouc.
Puis vint ma période Robert Merle (La mort est mon métier, Malevil, L'Ile, Les hommes protégés) et ses descriptions des comportement humains en situations extrêmes. Et enfin il y a quelques années, j'ai découvert Sébastien Japrisot, dont j'ai lu toute l'oeuvre. Il était un maître de l'enquête et du scénario, doté d'une 'écriture implacable et bourrée d'humour.
J'ai lu de nombreux écrivains lors de ces vingt dernières années, mais ceux-là ont été mes plus fidèles compagnons de route.
LLH : En quoi ce livre a-t-il eu une influence sur votre désir d'écrire ?
MT : J'ai relu récemment La Peste et L'Étranger et j'y ai retrouvé tout ce qui m'avait plu adolescent : une histoire forte, une écriture limpide et élégante, des personnages qui luttent et surtout, la sensation agréable d'un goût qui reste en bouche, une fois la dernière page refermée.
Mon envie d'écrire est venue plus tard, vers mes trente ans mais j'ai toujours gardé en mémoire les romans de Camus.
LLH : Quelles sont vos dernières lectures coups de coeur ?
MT : J'ai découvert Romain Gary il y a bien des années et pourtant ce n'est que maintenant que je me pâme devant ses romans ! La maturité sûrement !
J'ai lu La promesse de l'aube l'année dernière et suis en train de terminer Les cerfs-volants. Romain Gary a de la magie dans les doigts, tel un virtuose en piano. Ces deux romans sont des chefs-d'oeuvre.
Biographie
Mon parcours est la somme de plusieurs expériences très diverses. Mes vingt premières années ont été sportives, en Provence, où j'ai pratiqué le football au plus haut niveau national junior, dans le club de Toulon. Puis je suis parti à Paris où j'ai été diplômé de l'Essec. J'y ai commencé ma carrière professionnelle, carrière qui a pris ensuite une tournure internationale puisque j'ai vécu cinq ans à New York et que je vis maintenant à Londres.
Je suis venu sérieusement à l'écriture il y a une dizaine d'années, tout simplement parce que j'aimais inventer des histoires et que j'appréciais lire des romans à intrigues. J'ai donc voulu rédiger mes propres histoires et les partager avec les lecteurs. Ecrire occupe aujourd'hui une place importante dans ma semaine, c'est le moment pour moi de quitter le monde en dur pour me plonger dans mon monde fictionnel qui prend l'apparence de la réalité mais a le goût de l'imaginaire.
Mathieu Tazo est l'auteur de deux romans : La dynamique des fluides et Un caillou dans la chaussure, parus chez Daphnis et Chloé.
Un caillou dans la chaussure a été chroniqué sur ce blog et le titre dispose d'un lien intégré vous permettant d'accéder directement à la chronique.
Encore un grand merci à Mathieu Tazo pour son temps, sa gentillesse et sa disponibilité. Partez à la découverte de cet auteur, vous ne serez pas déçus.