mercredi 15 avril 2015

Max et les poissons



Max et les poissons de Sophie Adriansen aux éditions Nathan



   En récompense de son prix d'excellence, Max a reçu Auguste, un poisson rouge. Un poisson rouge tacheté de jaune, comme lui. Depuis qu'il s'est fait recenser, il porte une étoile jaune sur la poitrine. Max la trouve belle son étoile mais depuis qu'il la porte ses camarades de classe sont méchants avec lui.

    "- Regardez le youpin avec son étoile de mer!
    François m'a lancé en riant :
     - Ça pue, une étoile de mer! T'aurais pu te rincer!"

   A la veille de son anniversaire, les adultes  parlent d'une rafle qui aurait lieu le lendemain. Max ne comprend pas ce mot, alors il le cherche dans le dictionnaire. Mais non demain c'est son anniversaire. Il a demandé un poisson pour tenir compagnie à Auguste et il sait que sa soeur lui a préparé un cadeau. Demain c'est jour de fête.

   Dans ce roman jeunesse, Sophie Adriansen nous parle de l'horreur, de la rafle du Vel d'Hiv, cet épisode si sombre de notre histoire lors duquel des familles  juives ont été arrêtées, parquées au Vélodrome d'Hiver avant déportation. Mais elle le fait de façon touchante, émouvante , en nous faisant vivre ce drame, à travers les yeux d'un enfant de huit ans. L'horreur n'y est jamais décrite directement, elle est juste suggérée ce qui la rend encore plus forte. La naïveté enfantine avec laquelle Max vit les événements nous touche au plus profond. L'innocence de l'enfance face à la barbarie des adultes.

   Tout livre qui explique aux enfants et rappelle à leurs parents, les ravages que peuvent causer la haine de la différence, l'horreur qu'elle peut engendrer est  le bienvenu. Sophie Adriansen, nous livre ici un livre plein de pudeur et d'intelligence qui devrait être étudié en classe. Un très beau point de départ pour une discussion en famille sur la différence. Et que c'est utile en ce moment où tous le fanatismes, les racismes, le nationalismes sont de plus en plus présents. Un beau roman  pour rappeler aux enfants et à leurs parents les horreurs passées. C'est malheureusement nécessaire tant l'être humain semble dépourvu de mémoire.


   "On s'entasse. je n'ai plus revu Daniel. Je ne sais pas ce qui se passe, mais j'ai peur. Parce que papa, maman et Hélène ont peur eux aussi. je le sens. Et quand les grands ont peur, c'est comme une couverture toute râpée par laquelle passe le jour : ça ne protège plus de rien."


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