mardi 16 juin 2015

La grande interview d'un petit rien




La grande interview d'un petit rien de Garance Terrere aux éditions Persée





 "Je suis un petit rien parmi les petits riens qui forment le tout. Je suis donc une partie du tout. Je ne suis rien du tout."

   Alors quand Garance, ce "petit rien" est contactée pour une interview, elle se demande si ce n'est pas une plaisanterie. Elle qui n'a pas été écoutée,  que peut-elle donc avoir de si intéressant à dire? La journaliste, une journaliste vedette , se présente pourtant pour l'interview. Garance, peu convaincue de l'intérêt d'une telle démarche se livre. Elle livre son âme, ses doutes, ses révoltes, ses succès, ses échecs. Elle dévoile ce qu'elle est, ce qui fait sa vie.

  "Ma vie se déroule comme un chemin de montagne : tantôt des côtes, tantôt des descentes, souvent des culs-de-sac et, tout aussi souvent de magnifiques points de vue sur l'horizon qui cachent encore un autre horizon. Des chemins agréables et parfumés qui deviennent rocailleux, glissants."

 Et elle en a des choses à dire, Garance, des choses qui nous concernent tous, des mots qui nous touchent au plus profond. Elle le fait sans fard, avec sincérité, la sincérité des révoltés qui n'ont jamais osé parler. Tout ce qu'elle a tu , sort, explose, (tue). C'est émouvant, poignant. Le style est prometteur.

  J'ai longtemps hésité avant d'écrire cet avis , je ne voulais surtout pas nuire à ce texte sincère et utile : la voix de ceux qui se taisent. Mais après le coup de coeur vient le coup de gueule.  Un coup de gueule contre ses "pseudos" éditeurs qui profitent du désir des aspirants auteurs d'être lus, d'être entendus. Ce roman si touchant, où l'on sent, où l'on lit le talent, est plombé par les coquilles qui en  gâchent la lecture. Un vrai éditeur aurait accompagné l'auteur dans son travail, lui aurait demandé de retravailler certains passages. Mais ici il s'agit d'autoédition. Ces "éditeurs" escrocs qui soutirent de l'argent aux auteurs pour que leurs textes soient publiés, sans fournir le moindre travail, sans conseiller les auteurs, sans leur demander de retravailler leur texte pour qu'il donne sa pleine mesure. Ces "éditeurs" qui ne sont en fait que des imprimeurs. J'ai compris au contact d'auteurs, le parcours du combattant que représente la publication d'un livre. Amis auteurs, je ne suis qu'un lecteur passionné, je n'ai jamais ressenti les affres de l'attente de la réponse d'un éditeur, mais ne vaut-il pas mieux être patients, retravailler son texte encore et encore, être vigilants sur le travail d'édition plutôt que de se tirer une balle dans le pied en confiant son texte, ses mots à une entreprise qui ne voit que le profit immédiat et se moque de votre texte ? Mais c'est vrai qu'il est difficile de peser le pour et le contre entre l'autoédtion, immédiate, et la difficulté de se faire lire, et conseiller par les maisons d'éditions classiques qui croulent sous les manuscrits et qui n'ont pas forcément le temps, ni l'envie de prendre le risque d'éditer des inconnus.

  Malgré tout, ce qui ressort de ce livre c'est l'émotion, la sincérité et je ne peux que vous conseiller de laisser sa chance à ce livre : confiture donnée à un cochon d'éditeur. J'espère que comme moi, malgré ma colère, d'autant plus vive que ce livre m'a ému, vous passerez au-dessus de ces coquilles et apprécierez ce livre qui résonne encore en moi.


3 commentaires:

  1. Dommage, vraiment très dommage pour les coquilles, mais vu ce que tu en dis, je passerai outre et le lirai bien :)

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  2. Les coquilles, cela arrive régulièrement dans l'auto-édition. Maintenant, parfois le texte arrive à nous les faire oublier.

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  3. jolie chronique et livre tentant, merci

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