Les loups du remords de Marie-Hélène Branciard aux Editions du
Poutan
Antoine vient de quitter Berlin. Il roule vers Paris.
Sans nouvelles de Vanda son amie des folles années étudiantes avec qui il a
gardé contact par courrier, il décide de partir à sa recherche. Il va replonger
dans son passé. Dans leurs souvenirs. Ce temps de l’insouciance où avec Vanda,
Edouard et Claire il partageait un appartement. Vanda, le socle de la bande, sa
pierre angulaire a disparu, Antoine doit absolument la retrouver.
« Il était là,
entre deux eaux… Ça faisait bien cinq ans qu’il était venu s’échouer à Berlin,
un peu par hasard… mais il ne le regrettait pas. La gigantesque friche lui
avait permis de se fondre dans l’air du temps, comme un vieux sucre qui prend
les couleurs des mains qui le tripotent. Ici, tout semblait inachevé… rien que
des instants cabossés, qu’il fallait lire au jour le jour, entre les grues,
leurs cris vers le ciel et le bruit des bulldozers…
Il s’était décidé
brusquement, content soudain à l ‘idée de revoir Paris. Antoine comptait bien y
rester quelques mois , se doucher de souvenirs et remettre la main sur Vanda,
qui ne donnait plus aucune nouvelle… »
Antoine est bientôt rejoint par ses compères d’hier. Ils
vont unir leurs forces pour retrouver Vanda. Ils vont reprendre leurs habitudes
du passé, leurs réflexes, explorer leur histoire, celle de leur amie pour
comprendre ce qui a bien pu se passer. C’est sur cette confrontation entre
réalité du présent et insouciance parfois idéalisée de leur jeunesse qu’ils
vont bâtir leur enquête.
Vanda, elle, a trouvé refuge dans le sud auprès d’un
couple d’ex-soixante-huitards. Ils la poussent à l’introspection, à écrire ses
pensées dans un journal. Vanda, elle aussi part à sa propre recherche, essaie de trouver les causes de sa
dépression pour la combattre, pour reprendre pied.
Les loups du remords est le roman du passage de l’adolescence
à l’âge adulte. L’âge des premiers bilans, celui où l’on s’interroge sur sa
jeunesse, où on apprend à vivre avec les casseroles du passé, à les surmonter.
L’âge où l’on regarde ses jeunes années avec nostalgie et où l’on se rend
compte que les secrets, les non-dits nous empêchent d’avancer de nous
construire.
J’ai plongé dans ce roman ne remontant à la surface qu’à
la dernière page. La construction du roman alternant les chapitres sur l’enquête
des amis et l’introspection de Vanda, la plume pleine de rythme de l’auteur,
les dialogues ciselés et la profondeur psychologique des personnages font de ce
livre un excellent moment de lecture. Les références musicales qui émaillent le
texte m’ont totalement immergé dans cette fin des années 1980. En suivant les quatre compères, j'ai pris un bain d'adolescence comme disait Aznavour.
jolie critique maître hibou, tu lis bien, tu en parles bien, et tu donnes envie de lire ! superbe
RépondreSupprimerMerci Denis Arnoud pour ce bel article à propos de mes Loups !! Très honorée. Marie-Hélène Branciard
RépondreSupprimerUne histoire ménageant le réel et le romancé...un saut de rivage en rivage...du présent au passé et vie versa...Parfums d'années folles,d'enfance"perdue"...
RépondreSupprimerHistoire qui ménage le passé et le présent...avec un saut dans le parfum des années folles d'une enfance perdue...un sondage de l'intérieur des personnages.
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