Allô Papi ici la Terre de Cécile Alix
aux éditions Magnard Jeunesse
Youn a huit
ans. C’est un petit garçon plein de vie qui adore faire le pitre, raconter
des histoires. Son papi l’a surnommé Youn l’oiseau clown. Un soir, alors qu’il
dîne en famille, ses parents reçoivent un coup de téléphone : son papi
vient de mourir.
Tout s’effondre
dans le petit monde de Youn. Son papi qu’il aimait tant, avec qui il faisait
tant de choses n’est plus là. Youn est inconsolable et il se pose beaucoup de
questions. Il n’ose pas les poser car il voit bien que ses parents et sa mamie
sont aussi tristes que lui. Il voudrait tellement comprendre ce qu’est la mort,
pleurer avec eux, mais personne ne parle, sans doute est-il trop petit.
« Ça m’énerve d’être là. Je ne me sens pas
petit, j’ai eu huit ans en janvier ! Si on prend le temps de calculer, ça
fait 2948 jours d’existence en comptant les années bissextiles. Ce n’est pas
rien, quand même ! J’aurais voulu aller aux obsèques, moi aussi. Pour
comprendre ce qui arrive quand on est mort. Pour regarder comment c’est. Si c’est
vrai qu’il y a un cercueil. Si c’est sûr que Papi est mort. Pour lui dire une
sorte d’au revoir. Je voulais tenir la main de mamie parce que ça doit être
horrible pour elle de ne plus avoir son mari. Même après toutes ces années
passées ensemble, ils s’aimaient encore, ça se sentait, il y avait une lumière
d’amoureux dans leurs yeux quand ils se regardaient. Je crois surtout qu’aujourd’hui,
je voulais pleurer avec les autres. J’aurais dû le dire à mes parents. »
Youn se
sent exclu de la tristesse des autres. Il se tait. Sa douleur et ses questions
tournent en boucle dans sa tête. Il voudrait tellement pouvoir encore parler à
son papi, lui poser des questions pour savoir où il est. Il va lui écrire des
lettres sur un cahier pour lui demander de lui envoyer un signe.
Dans ce
livre Youn nous raconte toutes ses souffrances, tout ses questionnements, sa
peur de poser des questions pour ne pas ajouter de la douleur à ceux qu’il aime
et qui souffrent aussi. Tôt ou tard, les enfants sont confrontés à la mort.
Pourquoi ne pas leur en parler sans tabou, expliquer les choses pour qu’ils
puissent affronter la peine plus sereinement. Mais nous, les adultes, sommes
nous bien au clair avec la mort, la perte d’êtres chers. Il n’est pas facile de
parler de la mort, on n’en sait pas grand chose mais parlons-en à nos enfants.
Disons leur que nos chers disparus continuent de vivre en nous.
Dans ce
court roman, c’est ce que nous invite à faire Cécile Alix. Elle le fait avec
beaucoup de tendresse, de poésie et d’humour. Je vous invite à faire lire ce
livre à vos enfants, à le lire vous-mêmes et à en discuter en famille. Ce très beau livre
m’a beaucoup touché.
« Allô mon petit papi ? C’est encore Youn.
A ton avis, est-ce-que la mort, c’est
une fin ?
Je déteste quand les histoires
finissent mal comme ça.
Papi, j’ai le moral dans les
pantoufles. Il ressemble à un yoyo cassé, il ne monte pas très haut et il
redescend trop longtemps.
C’est comme si j’était au bord d’un
grand puits au milieu du désert. J’ai l’impression
de tomber sans pouvoir m’accrocher à quoi que ce soit et sans que personne
puisse venir me sauver.
J’ai le vertige du manque de toi.
Papi, je t’aime tant.
Youn »
doux, poétique et émouvant, merci
RépondreSupprimerThanks ffor this blog post
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