Journal d’un vampire en pyjama de
Mathias Malzieu aux Editions Albin Michel
Mathias Malzieu vient de réaliser son
rêve : tourner un film d’animation tiré de son roman La mécanique du cœur.
Maintenant, ce film il faut l’accompagner, le promouvoir. Mais Mathias est
fatigué, anormalement exténué. Pour en avoir le cœur net il se fait faire une
prise de sang. Le résultat tombe, glacial. L’auteur est malade. Sa moelle
osseuse ne fonctionne plus occasionnant hémorragies et anémie. Son propre corps
détruit ses défenses immunitaires. « Un
bug… Je me suis fait hacker le système immunitaire, du coup je m’autodétruis.
Je suis mon propre cancer. » Mathias doit subir d’urgence des
transfusions avant la mise en place d’un traitement efficace ou d’une greffe de
moelle. Il devient un vampire en pyjama. C’est son parcours, sa lutte contre la
maladie que Mathias Malzieu nous raconte au jour le jour sous la forme d’un
journal.
D’ordinaire, je fuis les
livres témoignages, et encore plus ceux qui traitent de maladie et d’hôpital.
Hypocondrie, peur des hôpitaux, allez savoir. Les témoignages m’ennuient en
général. A tort ou à raison, j’ai besoin de la distance de la fiction, du
roman, que l’auteur lui-même ait pris du recul par rapport aux faits qu’il
rapporte ou alors que le livre soit particulièrement bien écrit. Alors quand
j’ai lu la quatrième de couverture de ce livre, j’ai hésité. La personnalité de
l’auteur et mon coup de cœur pour La mécanique du cœur ont emporté la décision
et bien m’en a pris.
Mathias Malzieu nous entraîne
dans son combat avec sa personnalité, son imaginaire. Il nous décrit son séjour
en isolement à l’hôpital sous l’œil narquois de la mort, Dame Oclès, prête à
lui trancher la tête de sa célèbre épée au moindre signe de faiblesse. Nous
assistons à des scènes dignes de Dr House mais vues au travers du prisme du
monde intérieur de l’auteur, un monde bien à lui, fils spirituel de Boris Vian
et Tim Burton. C’est bien sa poésie rock n’roll pleine de fantaisie et d’humour
qui lui permet de résister moralement à son séjour en chambre stérile. L’amour
de Rosy et l’ amitié des ses compères du groupe Dionysos y sont aussi pour
beaucoup. Il rend aussi un bel hommage à la médecine et au personnel
hospitalier qui ont fait le reste. « Les
infirmières portent des armoires à glace émotionnelles sur leur dos en
souriant. Ce sont les grandes déménageuses de l’espoir. À elles la lourde tâche
de diffuser quelques bribes de lumière aux quatre coins de l’enfer, là où les
anges perdus font du stop à main nue. »
Si comme moi vous êtes un
amoureux des mots vous vous laisserez, j’espère, séduire par la poésie pleine
de fantaisie de ce doux dingue, de cet éternel enfant qu’est Mathias Malzieu.
« La poésie est le dessert de l’esprit, l’humour en est le fruit. Et
malgré la cortisone, cela ne m’est pas interdit. »
C'est un livre qui me tente bien !!! Mais je vais attendre pour le lire (il est trop cher pour moi actuellement) !!!
RépondreSupprimerUn livre que je lirai sûrement après ce si bel avis!
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