Fausse note de Guy Rechenmann aux Éditions Cairn
Depuis son
succès dans la précédente affaire, Anselme est devenu le spécialiste des causes
perdues, des affaires classées car apparemment insolubles. Le moins que l’on
puisse dire est que l’enquête qui lui
tombe dessus commence de la plus étrange des façons, lorsque François
Frontjoie vient lui raconter son rêve. Un rêve dans lequel il se retrouve dans
une sorte de tribunal des suicidés et où on lui reproche son manque d’implication
dans la recherche de sa fille Pauline, disparue. Frontjoie demande à Anselme de
se charger de l’enquête.
Anselme découvre
que la jeune fille avait un petit ami. Quand il
veut aller interroger le jeune homme on lui apprend que celui-ci est
mort dans un accident de surf, assommé par sa planche. Au départ cela ne choque
pas l’enquêteur mais les remarques de David, patron de l’Escale et ami d’Anselme
et de Lilly la petite fille précoce qu’il avait rencontré lors de sa précédente
affaire, lui font comprendre que l’accident est des plus improbables. En effet
l’endroit où a été retrouvé le jeune surfer est réputé pour le caractère
inoffensif de ses vagues. C’est donc à une double enquête qu’est confronté Viloc.
Au camping
où logeait le surfeur, Anselme va être orienté sur la piste des amis de Julien. Deux
frères, bons à rien, fils d’un riche ferrailleur. Il va se rendre à leur propriété
et être intrigué par la personnalité énigmatique du père des deux jeunes.
Parallèlement
à l’enquête d’Anselme, l’histoire d’un jeune garçon gitan nous est racontée.
Une histoire qui remonte à a deuxième guerre mondiale. Le jeune garçon est
interné à Auschwitz et doit « un traitement de faveur » à son talent
exceptionnel de violoniste.
Quel est le
rapport entre l’enquête d’Anselme et l’histoire du jeune gitan, je n’en dirai
pas plus, vous le découvrirez en lisant
le roman.
J’ai
retrouvé avec plaisir le personnage d’Anselme Viloc, ce flic un peu étrange. Ce
contemplatif dénué de toute intuition qui ne résout ses enquête que grâce à son
sens de l’observation et aux conseils de ses amis David et Lilly. Anselme est
un contemplatif. Heureusement pour cette enquête il dispose également d’un
nouvel adjoint qui lui, ne manque pas d’intuition. J’y ai retrouvé la plume poétique de Guy
Rechenmann, découverte dans Flic de papier et qui m’avait amené à qualifier ce roman de poélar (polar poétique). Quand on s’attache
à un personnage dans un roman, on se
demande toujours si on va être déçu par la suite. Est-ce-que la magie de
la rencontre va continuer ? La
réponse est oui. Emportez ce roman avec vous en vacances vous passerez un
excellent moment.
« Le soleil n’est pas agressif, ma main
caresse le plan d’eau. Résigné, je reste allongé là, les yeux ouverts,
observant, juste au-dessus, le ciel limpide traversé de volatiles propices aux
oracles. Oiseaux de terre et oiseaux de mer, sans ordre précis ni distinction.
D’un côté, je guette le manège des moineaux virant autour de mon frêle esquif
comme s’ils régataient autour d’une bouée, près du bord, puis reprenant leur
élan pour foncer vers les cabanes et être les premiers à picorer les miettes
étalées sur les caillebotis en front de mer. Non loin d’eux, à presque se
toucher, les marins à plume, mouettes, alouettes et autres pies rouges, alertés
par la nouvelles marée d’une probable entrée d’anchois ou de petites crevettes,
crient et dansent dans les airs en une étourdissante chorégraphie improvisée.
Je ne m’en lasse pas et hypnotisé par le spectacle, mon cerveau enclenche. »
encore une belle chronique, merci de ta lecture , ma PAL s'écroule
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