Vent d’espoirs de Monique
Massot-Escaravage aux éditions AETH
1848 en Alsace.
Justine s’est mariée au premier venu pour épargner à sa mère, veuve, d’avoir à
la nourrir. Elle subit jour après jour la violence de son mari, Joseph Fiedler, alcoolique impénitent
et bon à rien. Leur exploitation agricole périclite et Joseph, très endetté est
le paria du village. Un jour il rentre à la maison un papier à la main. La France vient d’achever sa pacification de
l’Algérie en décembre 1847 et elle a besoin de bras dans ce pays où pour elle
tout reste à faire. Joseph qui n’a plus rien a espérer en Alsace s’est porté
volontaire sans même en parler à sa femme.
1848 à
Paris. Clément, orphelin élevé dans un orphelinat de religieuses, est un jeune
charpentier au chômage. Dans la capitale, la révolte gronde. Clément se lie à
un groupe de contestataires et est arrêté lors d’une manifestation violemment
réprimée. Pour lui, repris de justice, une seule alternative : accepter la même proposition. En France, il n'a plus aucun avenir.
Justine
attend seule à Paris le bateau qui par voie fluviale va les conduire jusqu’à
Lyon. Après ce sera le train, direction Marseille puis la traversée de la
Méditerranée. Joseph, las d’attendre a laissé Justine dans la file pour
aller profiter des nombreux estaminets présents sur les quais. L’heure de l’embarquement
approche et toujours pas de Joseph. Justine en vient presque à espérer qu’il ne
viendra plus. Elle n’a qu’un seul souci, le billet est à leur deux noms. Seule,
on ne lui donnera jamais la concession promise. Clément qui avait repéré cette
belle jeune femme, lui vient en aide pour rassembler ses bagages. Au moment du
contrôle des billets, Justine propose à Clément de se faire passer pour son
mari. Joseph ne viendra plus. Au cours du voyage, Justine et Clément se rapprochent,
mais pour la jeune femme, pas question de céder à son attirance pour le jeune homme,
sa vie avec Joseph l’a dégoûtée de toute intimité physique. Sur le bateau,
Justine et Clément décident de s’associer.
Vent d’espoirs
nous décrit l’implantation des premiers colons. Leur abattement, à l’arrivée
devant ses terres nues, arides qui vont nécessiter un dur labeur. Leur vie âpre, dans des conditions
sanitaires déplorables, leur travail acharné pour maintenir l’espoir. C’est
aussi la très belle histoire d’amour de Justine et de Clément sous la douce
férule d’Aïcha, l’amie indigène de Justine, guérisseuse et confidente. Le
mépris des autres colons pour Justine qui se lie d’amitié avec cette sauvage.
Monique Massot-Escaravage nous raconte ici la vie des ses aïeux, comblant les
blancs de l’histoire par des éléments fictifs. Vents d’espoirs est un roman
passionnant, dépaysant. C’est aussi un très beau cri d’amour pour l’Algérie,
son pays natal. Un seul point négatif à déplorer cependant : le nombre de
coquilles mais le roman vient d’être corrigé et réédité. N’hésitez pas, partez vous aussi sur les pas de Justine et Clément, vivez leur espoir de se bâtir une vie nouvelle loin de leurs racines.
merci pour cette chronique, le sujet nous change de l'ordinaire, d'accord pour embarquer !
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