Les délices de 36 de Nicolas Rey édité
par le groupe Prisma dans la collection Incipit
1936 :
la France est paralysée par les grèves. La France laborieuse en a assez d’être
corvéable à merci. Dans une atmosphère festive, elle revendique son droit au
repos, son droit à partir, son droit à vivre. L’avènement du Front Populaire va
lui donner cette chance. Les travailleurs vont pouvoir bénéficier de deux
semaines de congés payés.
« Notre vie dure l’espace d’un
clin d’œil. Pourquoi la perdre à vouloir la gagner ? Nous allons devenir
ce que nous étions avant de naître. À savoir : rien. Le chaos. Le vide.
Une sorte de sommeil profond. Alors ? Deux semaines de congés payés par an
. Il faut dire un grand oui ! Avant la grande faucheuse, deux semaines de
grasses matinées, d’amour, de pétanque , de randonnées, de saucisses grillées,
de bains de mer, de pique-niques et de fraternité. »
Juin 1936 :
Jean, Bernadette et leur fils Marius se pressent pour la première fois dans le
train. Direction Deauville. À eux la plage, le soleil et la mer. Ils vont avoir
deux semaines pour se retrouver, pour vivre pleinement, loin des contraintes du
travail. Enfin se reposer.
Les
bourgeois ne voient pas d’un bon œil l’arrivée massive de ces familles d’ouvriers,
ces « salopards à casquettes » qui vont donner un aspect populo à
leurs plages. La loi a été votée pour le mieux être du plus grand nombre mais la
France reste coupée en deux.
« Les vacances payées accordées
par le gouvernement ont rendu cette année aux plages de France toute leur
animation d’autrefois. Mais derrière l’animation, il y a quoi ?
La même haine, le même mépris du
bourgeois pour le prolétaire. Le bourgeois n’a pas attendu l’été 1936 pour
éructer à la plage. La bourgeoisie vomit le prolétariat. Dès la première
semaine de congés payés, la France est coupée en deux. Comme elle l’a toujours
été. Comme elle le sera toujours. »
C’est dans
cette atmosphère, que Marius, fils d’ouvriers va rencontrer Emma, fille de
patron. Ils vont se tourner autour, se rapprocher, puis se donner l’un à l’autre,
le temps d’un été, bravant les barrières sociales. Premiers acteurs d’une
longue série d’amours de vacances. Mais cette romance durera-t-elle au delà de
l’été. C’est un beau roman, c’est une belle histoire, mais cet amour a-t-il un
avenir ?
Dans ce
court roman jubilatoire, Nicolas Rey imagine ce qu’auraient pu être les premiers
congés payés de ses grands parents. Leur découverte du repos, de la mer, des
premiers émois pour leur fils, Marius. Il le fait d’une plume tantôt féroce, tantôt tendre, toujours pleine d’humour.
Un court roman à savourer les doigts de
pieds en éventail lors de vos congés
payés.
Un petit
mot maintenant sur la forme. Avec ce texte, j’ai découvert une très belle
collection : la collection incipit. De petits livres à l’édition soignée,
très agréables à lire. Vous pourrez découvrir à la fin du texte un court
documentaire sur ces premiers congés payés.
parfait, je suis en congé "retraite", je suis en état de comprendre, merci le hibou !
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