La passe de Jean-Louis Bellaton aux
Editions du Poutan
C’est la
fin des vendanges. Alors qu’il se prépare à quitter son Beaujolais natal, Jean,
comme chaque année a aidé son grand-père sur sa vigne. Comme chaque année une
fois le vin rentré, la chasse se prépare. Tous les mâles de la famille, les
amis se réunissent pour une journée entre hommes, bien méritée après un dur
labeur.
Seule
Marianne, petite fille du compagnon de guerre du grand-père est admise à ce
rassemblement. C’est une parisienne mais chaque année elle vient pour les
vendanges. Jean est très attiré par cette jeune femme de la ville aux mœurs très
libres.
A l’occasion
de cette chasse, de cette passe, Jean va beaucoup échanger avec la jeune femme sur
les différences entre la vie à la ville et à la campagne, sur la fin d’un monde
qui change aussi pour les paysans, même si l ‘évolution est moins rapide. Avec
Marianne, il va aussi découvrir le corps féminin et le plaisir, passer de l’âge
de garçon à celui d’homme.
Dans ce
court roman, Jean-Louis Bellaton nous raconte l’initiation d’un jeune homme.
Marianne l’amène à s’interroger sur sa vie, sur la vie des siens. La parisienne
est sidérée par cette vie campagnarde ou les hommes travaillent comme des bêtes
de somme et où les femmes, à ses yeux sont leurs esclaves. Pourtant les choses
évoluent. Jean sera le premier enfant de sa famille à faire des études, brisant
la tradition de transmission de la terre.
Dans ce
court roman intimiste, entre Beaujolais et Dombes, Jean-Louis Bellaton nous
parle d’évolution, de changement. Jean, au contact de Marianne va évoluer et s’interroger
sur sa vie, sur la vie des siens et ce qui l’attend dans un monde en pleine
mutation. Ce roman, la plume de Jean-Louis Bellaton m’a beaucoup fait penser à
l’œuvre de Bernard Clavel, auteur à mon goût trop ignoré de nos jours, par son sens de la description, sa manière de parler
des gens simples, de leur quotidien. Une très belle découverte.
« Jean imaginait souvent la vie de son père,
plus exactement son enfance. C’était un autre monde, qui après l’avènement du
train avait connu celui de l’automobile, de l’avion – sans parler de l’électricité,
de la radio, et depuis peu de la télévision… Trois mille ans – et plus – de civilisation
du cheval s’achevaient dans une spirale exponentielle vertigineuse. Spirale
montante ou descendante ? Il ne savait pas exactement : une spirale,
c’est tout car selon sa jeune théorie, l’homme tout puissant – mais dominé par
orgueil et passions – qui venait de découvrir la bombe atomique et tant d’autres
choses, n’était qu’un apprenti-sorcier par dessus tout mortel. »
merci pour cette chronique. Ce livre intimiste semble très séduisant, apaisant et en marge de nos lectures habituelles. C'est bien. Bonne passe
RépondreSupprimerMerci, j'ai noté ce livre. J'aime beaucoup Bernard Clavel dont je lis des livres régulièrement. J'ai eu le bonheur de connaître cet auteur qui était une personne merveilleuse, simple comme ses écrits : un homme qui m'a marqué dans ma vie. Bonne lecture !
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