CARTE BLANCHE A :
Florence Herrlemann
Aujourd’hui, c’est Florence Herllemann,
auteur du superbe roman, Le festin du lézard, aux éditions Antigone 14, qui
vous invite à la lecture. Elle a choisi
de vous présenter, Sans lui de Catherine Rolland, paru récemment aux éditons
Mon village.
De celles que l’on garde en mémoire
longtemps après qu’elle nous ait été contée.
Un soir, dans un petit village en
plein cœur du Vercors, un terrible incendie ravage la maison familiale des
Sostein, épargnant les enfants Ethan et Lénaïc, deux frères jumeaux à la
ressemblance troublante. La relation qu’ils entretiennent est fusionnelle et
indéfectible. Lénaïc
artiste aux talents innés se réfugie dans la peinture, et les oeuvres du Caravage
qu’il reproduit avec magnificence.
« Il
avait sorti son attirail du placard de la minuscule cuisine, avait installé le
chevalet face à la fenêtre, son tabouret branlant, ses pinceaux et ses
couleurs. Il s’était fait couler un café très fort, s’était roulé une cigarette
et s’était mis à peindre.
Le
Caravage. Le Christ à la colonne, œuvre tardive du maître dont
Lénaïc était tombé amoureux au premier regard. L’original était à Rouen, au
Musée des Beaux-Arts, et il ne l’avait jamais vu. »
Tiraillés par l’incessante obsession
de l’autre et par l’urgence de survivre au drame, les jumeaux s’installent
malgré eux dans une épreuve de force et s’affrontent en duel comme au jeu du
tir à la corde.
Ethan tentera le tout pour le tout en proposant à Lénaïc la possibilité d’un
ailleurs.
« – Est-ce que tu viens avec
moi ? Est-ce que le huit, tu monteras ou non dans cet avion ?
– Non. Et tu savais depuis le
début que c’était ce que je te répondrais. C’est pour ça qu’il n’y a que ton
seul billet, dans la poche de ton blouson.
Lénaïc avait, pour répondre,
conservé le ton neutre et calme dont depuis le début de leur discussion, il ne
s’était jamais départi. Ethan hocha la tête, vidé brusquement, envahi par le
malaise, la nausée et une espèce d’épuisement désolé.
[…] En chancelant un peu, il fit volte-face, remonta l’allée,
écoutant machinalement l’écho de ses pas, sur les pavés déformés par les
milliers de pèlerins qui au cours des siècles, les avaient foulés. La porte de
la chapelle était restée ouverte, il avançait vers la lumière, et il songea à
Orphée, qui avait tenté d’arracher Eurydice aux Enfers et n’y était pas arrivé. »
Dans cet insolite jeu de miroir apparaît
un trio haut en couleur : Flore, l’amie d’enfance des deux garçons, devenue
l’amante d’Ethan ; Olivier, prêtre à l’allure singulière,
dont les raisons de son affection profonde pour les jumeaux reste énigmatique,
et la mystérieuse Madeleine
qui semble en savoir long sur la vie des jumeaux.
Avec Sans lui, Catherine Rolland nous entraîne
dans l’univers complexe de la gémellité. Ses mots, ses phrases comme des
entrelacs nous tiennent et nous retiennent. Son écriture fluide, lumineuse est
addictive, autant vous prévenir.
Dans ce
quatrième et magnifique roman, il est avant tout question d’Amour et de cette
fabuleuse force qui nous vient de je ne sais où, ce souffle de vie qui nous
pousse à nous dépasser, à vivre au-delà de ce qui nous est permis de croire ou
d’imaginer.
Sans lui
se dévore d’une traite. Son univers est d’une grande richesse, d’une grande
humanité.
Merci,
Catherine !
Un grand merci à
Florence pour cet avis sur Sans lui de Catherine Rolland.
Vous pourrez
retrouver Florence Herrlemann en dédicace, le mardi 17 janvier à la libraire La
lucarne des écrivains à Paris, dans le neuvième arrondissement à partir de 19h30.
Catherine Rolland,
quant à elle, signera son roman à la Fnac Neuchâtel en Suisse, le 21 janvier, à partira de 14H.
Amis Rhône-Alpins,
vous pourrez retrouver les deux auteurs à la Libraire Cassiopée au Bois d’Oingt
(01), le 10 mars à partir de 19h.
une plume en soutient une autre ! bravo, quel plumage ! et je ne parle pas de fromage, mais d'un livre délicieux, déroutant et bouleversant. Bravo les plumes !
RépondreSupprimerI enjoyed this post thanks for sharing.
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