dimanche 20 décembre 2015

Sol y lune éditions : l'interview



Sol y lune éditions : l'interview


Les lectures du hibou donnent régulièrement  la parole aux auteurs dans la rubrique Souvenirs de lecture, aujourd’hui il m’a semblé intéressant et important de donner la parole à un éditeur. Le livre avant d’arriver entre les mains des lecteurs passe par de nombreuses étapes et l’éditeur après l’écrivain est présent dès le début du processus de la création et de la diffusion du livre. Esther Merino a crée en 2012 Sol y lune éditions, elle a accepté de répondre à mes questions. Un grand merci à elle.


Esther Merino
































Question 1 ; Bonjour Esther.  Peux tu en quelques mots présenter ta maison d’édition aux lecteurs ?

Bonjour Denis, et tout d’abord merci de m’avoir proposé cette interview. 
Sol y lune éditions est une jeune maison d’édition, « indépendante » comme on dit, qui a été créée par pure passion du livre et de la lecture. C’est cette passion que j’essaye de partager en publiant des textes qui puissent arriver au plus grand nombre. 


Question 2 : Peux tu définir la ligne éditoriale de Sol y lune éditions ?

La ligne éditoriale est basée sur deux axes. Premièrement : publier des textes - venus de tous les horizons - dont le contenu « parle » au lecteur, qui le fasse réfléchir, qui le mène à se poser des questions par rapport à un sujet, voire plusieurs dans le même ouvrage. Et deuxièmement, faire connaître en France des auteurs contemporains espagnols. 
Mais, la maison d’édition étant toute jeune, rien n’est encore figé et la ligne éditoriale peut toujours évoluer et se compléter, du moins c’est ce que j’espère.


Question 3 : Peux tu nous expliquer ton travail à Sol y Lune ?
Quels sont les rôles de l’éditeur dans la publication d’un livre ?

Ouf ! Alors, la casquette que je porte principalement est celle d’éditrice. Mais si l’on prend le sens strict et pratique du terme, un éditeur, s’occupe de mener un écrit dès son état de manuscrit (en relation avec l’auteur), jusqu’au bon à tirer pour l’impression du livre, la publication. Comme un chef d’orchestre. Mais je crois qu’il faut d’abord faire la distinction entre les petites maisons d’éditions « indépendantes » et les grandes maisons d’édition. En effet, pour un même but (que des belles histoires voient le jour et arrivent au lecteur) les petites maisons d’édition travaillent souvent en effectifs réduits, comme c’est le cas de Sol y Lune éditions alors, même si l’on s’entoure de professionnels et si on sous-traite certaines étapes, il faut compter aussi avec la gestion au sens propre de la maison d’édition, qui doit être gérée en même temps que la production des livres alors que dans les maisons d’édition plus grandes/grosses, on va dire que l’orchestre a plus de musiciens pour jouer la même mélodie, ce qui ne donne pas le même niveau sonore. Il y rentre en compte aussi le modèle économique de l’entreprise qui joue énormément dans les cas des petites maisons d’éditions, puisque les problèmes de trésorerie sont récurrents et c’est pourtant cette trésorerie là qui permet de financer la « production » des livres. Une fois que l’on a pris en compte tous ces paramètres, je parle de casquette parce que dans mon cas j’exerce le métier d’éditeur, mais aussi de diffuseur, de distributeur, de traducteur, de maquettiste, souvent de community manager, de webmestre, d’attachée de presse, de chargée de communication…, puis de tout un tas d’autres fonctions que j’espère petit à petit pouvoir déléguer au fur et à mesure que Sol y Lune Éditions va grandir.


Question 4 ; Considères-tu l’arrivée du livre numérique comme un danger pour ton métier ? Penses-tu un jour, éditer des livres numériques ?

Surtout pas, pour moi le numérique n’arrive pas : il est déjà là. Si les gens avaient eu peur des ampoules, nous n’aurions pas pu profiter de la lumière. Je pense que comme à tout changement il faut s’adapter, au début on tâtonne, mais après si l’on s’y intéresse on arrive à le maitriser. Je pense aussi qu’aujourd’hui on ne lit pas les mêmes choses de la même manière. L’accès à l’information ne se fait plus (ou peu) par les mêmes canaux, mais ce que l’on appelle dans le métier la « lecture plaisir » existe toujours. Aussi, le numérique a aussi ses avantages pour certaines catégories de gens comme les personnes âgées à qui les liseuses rendent plus facile cette lecture en leur donnant la possibilité d’agrandir la taille des caractères. Ou des personnes qui n’ont pas un grand pouvoir d’achat mais qui veulent quand même avoir un titre puisque le prix du livre numérique est moins cher que celui du livre papier, (et encore, je pense qu’il est encore trop cher). Dans mon cas, il est important que l’accès à la culture soit à la portée de tout le monde, je fais des livres à mon sens beaux en tant qu’objets qui respectent un prix de vente abordable (même si le lecteur ne se rend parfois pas compte) et non pas au prix qui permet une plus grande rentabilité. 


Question 5 : Pourquoi ce nom : Sol y lune ? 

Comme pour beaucoup d’autres choses dans ma vie, ce nom est venu comme une évidence à laquelle j’ai pu  imposer des explications : la dualité qu’il comporte par rapport aux deux cultures : l’espagnole et la française. Les deux axes principaux qui font la ligne éditoriale. La lecture de jour vs la lecture du soir, par exemple…
Mais aussi, parce que ce sont deux astres sans lesquels nous ne pourrions pas vivre… comme les livres.



  Un grand merci à Esther Merino d’avoir répondu à cette interview. Sol y lune et Les lectures du hibou vous proposent en ce moment un concours pour vous faire gagner six livres. Il est ouvert jusqu’au 2 janvier et en voici le lien : http://leslecturesduhibou.blogspot.fr/2015/12/concours-sol-y-lune-les-lectures-du.html


  Voici les liens  pour le site internet de Sol y lune et pour sa page Facebook :
    


  Bonne chance et joyeuses fêtes à tous !

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