mardi 24 juin 2014
Dieu me déteste
Dieu me déteste de Hollis Seamon aux éditions Anne Carrière/La belle colère
L'histoire se déroule dans l'unité de soins palliatifs de l'Hôpital Hilltop à New York, comme tous les occupants , Richard Casey , 18 ans a moins d'un mois à vivre. Un mois, un temps très court pour que Richard vive ce qu'il souhaite vivre. Comme tous les jeunes de son âge malgré sa maladie, il est plein d'énergie de de désirs, de rêves à accomplir. Il lui faut réaliser tout cela en beaucoup moins de temps que n'importe qui, le temps file à toute vitesse, les secondes s'écoulent inexorablement qui le rapprochent de la fin.
Pas facile quand on a 18 ans, d'avoir toujours quelqu'un sur le dos, même si c'est pour vous protéger, surtout si c'est pour vous protéger. Ce qui gêne le plus Richard, c'est qu'il ne peut jamais être seul, les gens passent dans sa chambre, s'y arrêtent comme si c'était dun hall de gare. On l'examine, on le scrute, on l'observe. Quand il veut se laver, il doit demander de l'aide, il ne peut plus le faire tout seul. Il n'a plus un seul moment d'intimité. Même la nuit, sa mère dort dans sa chambre.
Pourtant Richard fait preuve d'une force de caractère, d'une force de vie prodigieuse. Il a tellement peu de temps, et il le sait, qu'il profite de chaque seconde de la vie, chaque seconde volée à la maladie et à la mort. Il aimerait tant perdre sa virginité avec la belle Sylvie, elle aussi malade et traitée dans le même service. Richard et Sylvie vont livrer un véritable jeu d'échec, une véritable partie de poker menteur, contre la mort et contre ceux qui voulant les protéger, voulant prolonger leur vie, les empêchent précisément de vivre.
Dieu me déteste est un superbe roman, poignant, émouvant, drôle, jamais larmoyant ni plombant . On y découvre le combat quotidien des malades pour vivre leur derniers instants, lutter contre la douleur, la fatigue pour vivre le plus pleinement possible ce qui leur reste à vivre. Une course contre la montre, une course contre la mort. Hollis Seamon par son style direct, sans concession à l'image de ce langage des adolescents, chargé à la fois d'humour et d'émotion, signe un de ces romans qu'on n'oubliera pas de si tôt. A l'image de cette belle histoire d'amour entre Richard et Sylvie, les Roméo et Juliette du service de soins palliatifs de l'Hôpital Hilltop à New York.
Merci à Claire Cerna d'avoir décidé de faire voyager ce livre que j'avais déjà très envie de lire!
jeudi 19 juin 2014
La chambre d'Hannah
La chambre d'Hanah de Stéphane Bellat aux éditions MA Editions
Nous sommes à Paris en 1992. Pierre Descarrières est en 6ème, il est malheureux. Il vit au milieu des continuelles disputes de ses parents qui le minent, et il est l'objet des moqueries de ses camarades de classe car il est roux et a les oreilles décollées. Il se rend compte que Lucile Marchand, le jeune fille qu'il aimait ne s'intéressait à lui que pour ses bonnes notes en français. Pour toutes ses raisons mais surtout pour fuir une ambiance familiale détestable, Pierre a décidé d'en finir.
Un soir alors qu'il était dans sa chambre, il entend un petit bruit et voit une jeune fille qui lui demande ce qu'il fait là , surpris par cette apparition, Pierre ne se sent pas en danger et le dialogue s'installe entre les deux enfants. Les visites d'Hannah, le jeune fille, vont se faire de plus en plus fréquente, et Pierre et Maxime, son meilleur ami, vont se rendre compte qu'Hannah vient du passé, elle vit en 1942, elle est juive et c'est la guerre. Les deux amis vont se renseigner sur cette période pour mieux comprendre ce que vit leur nouvelle amie. Ce qu'ils vont apprendre va les effrayer, ils vont tout faire pour changer le destin tout tracé d'Hannah : Auschwitz
Ce roman nous fait explorer une période tragique de l'histoire humaine, celle de la seconde guerre mondiale et plus particulièrement de l'holocauste. A travers l'enquête des enfants, et la description qu'Hannah nous fait de sa vie, nous plongeons dans cette atmosphère de haine, de peur constantes. Pierre et Maxime découvrent , aidés de leur ancien instituteur et d'un ancien déporté, les horreurs que peuvent engendrer la peur de la différence.
"Le regard des autres est pire que la faim. Il déchire les entrailles, arrache des larmes de sang. Il vous pousse à maudire le destin d'être né différent. On en finit par souhaiter de devenir invisible. Au plus profond d'eux mêmes, la plupart des humains entretiennent la phobie de ce qui n'est pas eux."
Le parti pris de l'auteur de faire raconter l'histoire par un narrateur de onze ans, lui permet aussi de traiter le thème du passage à l'âge adulte et de la perte de l'innocence et du formatage de l'individu. L'adulte étant décrit à l'instar des parents de Pierre comme des êtres obtus, sans imagination. Un conformisme qui allié à la haine de la différence peut mener au pire quelle que soit l'époque à laquelle on vit.
"Jamais ma mère ne m'avait parlé comme on parle à un adulte. J'étais partagé entre le plaisir de ne plus être considéré vraiment comme un enfant et la peur de devenir une grande personne, à l'image de mes parents. Un jour, je le savais, je cesserais de rêver et je ressemblerais à tous ces gens que l'on croise dans la rue et que l'on ne voit qu'en transparence. Il existe des tas de manières de mourir, entrer dans la norme est l'une d'entre elles."
Avec La chambre d'Hannah Stéphane Bellat nous livre un roman, passionnant , émouvant , poignant. Un roman à lire absolument et à faire lire à nos enfants.
mardi 17 juin 2014
Le complot Médicis
Le complot Médicis de Susana Fortes aux éditions Héloïse d'Ormesson
Ana Sotomayor, jeune étudiante espagnole en histoire de l'Art arrive à Florence pour y terminer sa thèse sur la peintre Piepaolo Masoni. En étudiant ses carnets de notes, véritables témoins de son quotidien tant dans le domaine artistique que dans le domaine du quotidien, elle va se prendre de passion pour un événement marquant de l'époque, la conjuration des Pazzi. Une véritable tentative de coup d'Etat contre la famille de Médicis et plus principalement dirigée contre la mainmise de Laurent le Magnifique sur le destin de la république Florentine.
L'auteure alterne les chapitres traitant des recherches d'Ana aidée par son directeur de thèse, le professeur Rossi, un ami de son père décédé, et les chapitres présentant la vie à l'époque par la voix de Luca di Credi, jeune apprenti de Masoni. Cette succession de chapitres nous plonge à la fois au coeur de l'action, nous présentant l'atmosphère dans la ville ainsi que les différentes étapes de préparation du complot tout en nous donnant du recul par l'analyse que fait Ana de ces carnets. Cette enquête à partir du tableau de Masoni, La Madonna di Nievole va attirer à Ana les foudres de la curie vaticane. Il y a des secrets qu'il ne fait pas bon ébruiter.
Le complot Médicis est un roman passionnant qui nous plonge dans un monde ou l'intrigue politique , les cabales pour s'accaparer le pouvoir étaient permanents, le Vatican n'étant pas en reste. Un roman qui nous fait vivre cette période du quattrocento italien, en nous plongeant dans l'atmosphère irrespirable de cette Florence tant convoitée. On est plongé également dans le vie de ses ateliers de peintres, on y apprend comment on y travaillait sous l'oeil acéré du maestro.
lundi 16 juin 2014
Petits arrangements avec nos coeurs
Aujourd'hui c'est pour moi un honneur et un grand plaisir de donner la parole à Lionel Boterro Clément, mon ami et capitaine de ce fabuleux bateau qu'est le webzine littéraire collaboratif L'ivre de lire. Il nous présente aujourd'hui sa chronique du nouveau roman de Camille de Peretti Petits arrangements avec nos coeurs. Je vous laisse entre ses mains expertes!!!
Petits arrangements avec nos cœurs – Camille de Peretti
Ce que dit l’éditeur :
A vingt-cinq ans, devenue écrivain, Camille décide de retrouver son premier amour, dont elle a fait l'un des personnages de ses romans. D'abord méfiant, celui qui est désormais le plus jeune manager de la cinquième banque de Wall Street finit par succomber. Amoureux fous, Camille et Stanislas s'installent à Londres, au cœur de la City, fréquentent les endroits branchés, dépensent sans compter... puis s'ennuient.
Comme un dernier sursaut, ils entreprennent une traversée des États-Unis. Six mille kilomètres de culpabilité, de mensonges, d'alcool et de vanités. Chaque étape du voyage les éloigne davantage ; plus ils approchent du but, plus ils se perdent. Et pourtant, ils se sont tant aimés.
L’avis de Lionel Clément :
Tout d’abord, avant de vous parler du roman de Camille de Peretti, je voulais commencer par remercier Denis de m’accueillir aujourd’hui sur son blog ! Denis est un passionné, un vrai, doublé d’un immense lecteur. Oiseau de nuit dans tous les sens du terme, il dévore les romans comme il respire, mais surtout, aime partager ses lectures avec les autres. Comme vous le savez, j’aime les blogs, et j’aime particulièrement Les lectures du hibou : parce qu’avec beaucoup de simplicité, Denis nous invite à pénétrer dans ses lectures, mais aussi au cœur de ses émotions…
Petits arrangements avec nos cœurs est un roman que j’ai beaucoup aimé, et qui paradoxalement, au travers de l’histoire de ce désamour progressif et insidieux, m’a beaucoup amusé.
L’amour en littérature est une thématique couverte de nombreux tabous. Toujours un peu idéalisé, souvent vu comme l’aboutissement indispensable du destin des personnages. Curieusement, c’est dans l’amour qu’est perçu, que ce soit en littérature ou dans nos vies, le seul accomplissement possible de nos existences. Héritage certainement des mythes exposés par Platon dans Le Banquet, repris ensuite par nos religions : refuser le couple, refuser l’amour de l’autre, c’est accepter la fatalité de son incomplétude…
Mais Camille de Peretti se joue des mythes comme de nos illusions ! Avec une précision chirurgicale, elle dissèque nos sentiments pour en extirper la part généralement passée sous silence : elle déconstruit nos alibis, fait exploser nos faux-semblants, et montre de l’amour un visage totalement autre. Vous croyiez que vos sentiments trouvaient en eux-mêmes leur propre motivation ? Bien au contraire… L’origine de nos affections n’est souvent pas si romantique qu’on veut souvent le croire !
Et c’est pour cette raison, également, que nos amours prennent souvent fin…
Camille de Peretti nous donne ainsi à lire un roman cynique et jubilatoire, qui n’hésite pas à désacraliser nos sentiments, et tous ces petits compromis avec nous-mêmes qui les constituent, tous ces petits arrangements qui, s’ils sont anodins en apparence, sont en réalité les graines non écloses de nos séparations programmées. Après nous vieillirons ensemble, publié en 2008, Camille de Peretti signe ici certainement son meilleur roman.
Lien d'accès à L'ivre de lire : http://www.livredelire.com
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mercredi 4 juin 2014
Rumeurs
Rumeurs de Louise-Anne Bouchard aux éditions BSN Press
Ce sont les relations familiales, qu'analyse Louise Anne Bouchard dans ce roman. De non-dits, en mensonges, en passant par la jalousie, c'est une muraille infranchissable qui s'est bâtie au fil du temps entre deux soeurs, Viviane et Alma.
Viviane est un personnage aigri, désagréable avec son entourage, bien qu'elle ait eu deux enfants elle se retrouve seule à Montréal et cette solitude lui pèse.
"Je suis devenue un îlot bien sec de solitude.
A se demander si je ne l'ai pas toujours été."
"L'abandon à l'état pur. Glacé. Rien qui puisse réchauffer cette froidure. Prie pour que jamais une telle déroute ne te tombe dessus un beau matin de septembre roux, vers les neuf heures. C'est affreux . Je ne la souhaite même pas à toi, pareille torture."
Depuis l'adolescence, Viviane est brouillée avec sa soeur, plus vive, plus gaie, plus indépendante qu'elle. Parce qu'elle refusait l'autorité et les coups paternels, Viviane a fui le domicile familial et après des années d'errance a réussi à s'épanouir dans sa vie professionnelle et à trouver l'amour en Europe.
L'utilisation par l'auteure de la forme du roman épistolaire nous permet d'avoir accès au ressenti, aux souvenirs , au point de vue de chacun des personnages. Le contact a été renoué après des années de silence car Viviane, malade, a besoin d'une greffe de rein pour s'éviter les dialyses régulières.
A la lecture de ces lettres nous avançons dans l'histoire dramatique de cette famille. Et peu à peu nous découvrons ce qui a miné les relations entre les deux soeurs. Un roman passionnant dans lequel les informations sont distillées petit à petit, au compte-gouttes. La psychologie des personnages y est détaillée, fouillée. Un roman court mais très intense porté par un style fluide. Une réussite!
Moi, Empereur du Sahara
Moi, Empereur du Sahara de Jean-Jacques Bedu aux éditons Albin Michel
Jacque Lebaudy est l'héritier des Sucres Lebaudy. Son père était à la tête d'une énorme fortune réalisée en grande partie grâce à la spéculation, à "des coups de bourses. Alors qu'il était adolescent, son père réussit l'exploit de mettre une banque en faillite ruinant par là même de nombreux investisseurs. Jacques gardera toute sa vie en souvenir ce jour où, ayant accompagné son père à la bourse, ils furent assaillis par toutes les personnes présentes, des courtiers aux boursicoteurs.
"-Mon fils, n'oublie jamais ce que nous venons de vivre. C'est toi que je désigne pour me succéder à la tête de mon Empire. Sache désormais que le million est la seule unité à partir de laquelle je condescends à compter. Tu en feras de même. Hier j'en ai gagné cinquante, demain ce sera cent, après demain deux cents. Avec cet argent, nous sommes plus puissants que tous ces mufles et les politicards véreux qui se succèdent à la tête de notre pays en déliquescence. Le pouvoir voilà ce à quoi tu dois aspirer."
Marqué par cette scène, le jeune Jacques passionné par le personnage de Napoléon, va vouloir prendre sa revanche, montrer de quoi il est capable. Un jour dans un cabaret, il rencontre un homme qui se fait passer pour l'héritier d'Antoine de Tounens qui avait fondé le royaume de Patagonie et s'en était auto proclamé empereur. Cette rencontre flattant ces idées de grandeur il va étudier la possibilité de faire de même. Son choix va se porter sur le Sahara, une zone que ce disputent plus ou moins mais sans grande conviction plusieurs pays. Sa folie des grandeurs va être attisée par les encouragements de nombreux profiteurs et aigrefins voulant profiter de la manne que pouvait déverser sur eux une telle fortune.
Moi, Empereur du Sahara nous met en présence avec un personnage grotesque, délirant, loufoque dans la lignée d'un Tartarin de Tarascon ou d'un Ubu roi. Un personnage mégalomane et mythomane tout à sa folie des grandeurs, vivant dans l'illusion. L'histoire débute fin XIXème siècle et se termine peu après la fin de la guerre 14-18, mais cette comédie est
une critique des moeurs de notre temps. Une critique de cette puissance de l'argent, de cet appétit du pouvoir qui sont universels. Ce texte à même parfois des envolées très actuelles.
"Moi, empereur du Sahara, j'affirme que chaque année sera, au sein de mon Empire, une année de prospérité pour les uns et de récession pour les autres.
Moi, empereur du Sahara, j'affirme que le Sahara sera aux Sahariens, et je ne supporterai pas l'immigration sauvage des tribus du Sud ; avec moi les délinquants noirs passeront des nuits blanches, et les esclaves verront la vie en rose.
...
Moi, empereur du Sahara,j'affirme que les très hauts revenus qui seront convaincus de malversations seront arrêtés et une fois jugés, promptement relâchés et blanchis."
Cette anaphore, Moi... Moi... ne vous rappelle rien.
Jean-Jacques Bedu signe ici un roman jubilatoire, délirant, hilarant, un roman tiré d'une histoire vraie, qui nous fait réfléchir sur ce qui fait tourner le monde, un constat au bout du compte pas si drôle que ça. Un livre à dévorer mais ne l'emmenez pas sur la plage cet été, vous pourriez passer pour un fou à vous esclaffer tout seul.
Date de parution prévue le 5 juin 2014
dimanche 1 juin 2014
Le testament de Nobel
Le testament de Nobel de Liza Marklund aux éditions MA Editions
Nous sommes le 10 décembre, date de la prestigieuse remise des prix Nobel. Annika Bengtzon, journaliste à La Presse du soir, couvre la soirée pour son journal. Pendant les festivités on tire sur le prix Nobel de mathématiques et sur la présidente du Comité Nobel. La présidente meurt sur le coup. Annika était au premières loges, elle s'est faite bousculer par l'assassin, une femme dont elle a croisé les yeux jaunes. L'assassin, c'est Le Chaton une tueuse à gages très réputée. Par qui a-t-elle été engagée. Pourquoi vouloir éliminer la présidente du Comité Nobel? Annika étant témoin principal du meurtre est contrainte par la police de ne rien révéler de l'affaire , elle ne peut donc pas exercer son métier. Incomprise par sa direction qui ne peut accepter qu'elle ne parle de rien, elle se retrouve en congés, elle va en profiter pour mener l'enquête.
Annika est déstabilisée tant sur le plan professionnel que sur le plan familial. Elle est en pleine crise avec son mari, elle ne sait plus comment s'occuper de ses enfants, n'a plus la patience. Elle est tiraillée entre ses devoirs de mère de famille et sa passion pour son métier. Dans cette affaire elle va se retrouver aux prises avec le milieu scientifique. L'auteure explore les relations parfois contre nature entre les chercheurs obnubilés par le résultat, par la découverte de remèdes à des maladies et les laboratoires pharmaceutiques mus par l'appât du gain, le tout sous l'oeil du comité Nobel et de l'ombre tutélaire du grand homme qui est toujours présente.
Liza Marklund nous livre un roman passionnant marqué par l'épaisseur psychologique des personnages principaux. Le lecteur est plongé dans ce panier de crabes qu'est le comité Nobel tiraillé entre les personnages fidèles à l'héritage de Nobel, fidèles aux valeurs qu'il souhaitait défendre en créant ses prix et les autres plus sensibles au chant des sirènes des laboratoires pharmaceutiques. Ce roman est le dernier d'une série d'enquêtes d'Annika Bengtzon mais peut se lire indépendamment des autres sans aucun problème de compréhension. Un agréable moment de lecture.
Date prévue de parution : le 4 juin 2014
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