Le cas singulier de
Benjamin T. de Catherine Rolland aux éditions Les Escales
Benjamin est ambulancier à Lyon. Le moins que l’on puisse
dire, est qu’il a connu des jours meilleurs. Le sort semble s’acharner contre
lui. Sa femme l’a quitté pour son patron et son adolescent de fils ne veut plus
le voir. Et comme si tout cela ne suffisait pas, son épilepsie qui s’était
calmée depuis l’enfance se rappelle à son bon souvenir mettant en danger sa carrière.
Heureusement qu’il peut compter sur le soutien inconditionnel de son collègue
et meilleur ami, David
Les crises de Benjamin se font de plus en plus fréquentes et
intenses. Pour pouvoir conserver son emploi, il consent à participer à un essai
thérapeutique. Hélas, la situation s’aggrave encore. Lorsqu’il subit ses
attaques de grand mal, il se retrouve sur le plateau des Glières dans la peau d’un
résistant pendant la seconde guerre mondiale. Les deux existences de Benjamin
se télescopent, il est tour à tour le Benjamin ambulancier, loser magnifique et
lâche, puis le Benjamin courageux, patriote,
idéaliste. Il mène deux vies distinctes avec leurs souvenirs propres. Benjamin
pourra-t-il chosir laquelle il veut mener ? Quelles seront les
conséquences de son choix ?
« Peut-être que je
déprimais. Peut-être que c’était la signification de ces rêves récurrents, où
je me voyais en soldat, en héros, triomphant de l’ennemi au péril de ma vie
alors qu’en réalité, je n’étais même pas capable de me faire respecter de mon
fils, de m’opposer à ma femme ou au moins de casser la gueule à son amant. (…)
- Au nom du Christ, qu’est-ce qui t’a pris ?
Avant que j’aie eu le temps de réagir, des
mains solides m’empoignèrent sous les aisselles et me tirèrent violemment en
arrière. D’instinct, je contractai les muscles de mon dos, m’attendant à heurter
de plein fouet le dossier du banc, persuadé qu’un voyou m’agressait pour me
voler mes cigarettes. Bien que d’apparence tranquille, le quartier était réputé
pour les toxicomanes qu’on y croisait régulièrement, sans doute à cause de la
proximité des services d’urgence.
En réflexe, je me débattis, prenant
progressivement conscience que mon dos n’avait cogné sur aucun obstacle, et que
le sol où l’inconnu me hâlait sans douceur était recouvert de neige. Une
douceur lancinante me déchirait le ventre.
- Il faut se replier !
Les hommes ne tiendront pas longtemps ! »
Avec Le cas singulier de Benjamin T. , Catherine Rolland
nous offre une histoire à la frontière des genres entre roman fantastique,
historique et psychologique. Tout au long de cette aventure riche en rebondissements,
j’ai voyagé dans l’espace et le temps sur les pas de Benjamin, je me suis interrogé
sur mes choix de vie. Le confort est-il préférable à la poursuite d’un idéal,
même s’il faut prendre des risques pour le réaliser ? Après La solitude du
pianiste et Sans lui, Catherine Rolland confirme ses talents de conteuse. Elle
a l’art de captiver son lecteur et de le manipuler à sa guise. Les aventures de
Benjamin m’ont happé, me faisant passer une nuit blanche pour en connaître le dénouement.
Ayant découvert ce
texte alors qu’il n’était qu’un manuscrit, je suis ravi et fier qu’il soit
publié par une si belle maison.
Originaire de la région lyonnaise et installée en Suisse,
Catherine Rolland partage son temps entre sa famille, son métier de médecin
urgentiste et l’écriture. Le cas singulier de Benjamin T. est son cinquième
roman. Auparavant, elle avait publié :
Aux éditions Les passionnés de bouquins :
Ceux d’en haut
Après l’estive
Aux éditions Mon village :
très belle chronique pour un super livre qui mérite le meilleur!
RépondreSupprimerBravo Denis pour cette belle chronique, avec laquelle je sui sen parfaite adéquation
RépondreSupprimerhttps://collectiondelivres.wordpress.com/2018/02/09/le-cas-singulier-de-benjamin-t/
Je crois que je vais juste reprendre les propos d'Henri-Charles qui correspondent totalement à mon point de vue.
RépondreSupprimerBelle chronique cher Denis, CM
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