Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse
du fils de Maupassant de Bernard Prou aux éditions Le livre de poche
Paris 1891.
Guy de Maupassant reçoit la visite de Liouba Vassilkova. La jeune femme a
décidé de franchir le pas après des mois d’une correspondance ininterrompue. L’immense
écrivain et le jeune artiste peintre vont vivre une très belle histoire. Cette
idylle sera de courte durée puisque Maupassant montre des signes de plus en
plus alarmants de folie. Il sera d’ailleurs interné dans la clinique du Docteur
Blanche. Le 21 septembre 1892 naît Alexis, le fruit de leurs amours. Il ne
connaîtra jamais son père si ce n’est par ses œuvres ou par ce que lui en dira
sa mère beaucoup plus tard.
« Le 21 septembre 1892, Liouba
accoucha d’un garçon prénommé Alexis. Conçu durant une aurore boréale, il
naissait le jour de l’équinoxe d’automne. Ces signes célestes annonçaient sans
aucun doute un destin exceptionnel. »
La vie s’organise
sans Guy. Alexis vit avec sa mère à Paris jusqu’à l’âge de treize ans.
Bouleversée par les événements dans son pays d’origine, Liouba décide de
rentrer à Moscou après l’échec de la révolution. Elle veut participer au
soulèvement politique de la Russie.
Alexis
poursuit brillamment ses études dans son nouvel environnement. Il devient
médecin, psychiatre. Son talent pousse Staline à s’intéresser à lui. Il sera
son médecin personnel. Être l’analyste du tsar rouge est certes un poste
enviable, mais Alexis en sait trop sur le dictateur. Il est arrêté. Par chance
il ne sera pas exécuté, juste éloigné, dans un camp en Yakoutie.
De Paris à
Moscou, des allées du pouvoir aux casemates du goulag où il sera initié à la
franc-maçonnerie, le destin d’Alexis est en effet exceptionnel. Il réussit à s’évader du camp direction la France où l’attendent d’autres aventures au sein de la Résistance à l’occupant
allemand.
Alexis
Vassilkov ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant ressuscite le roman
picaresque, ce type d’œuvre où le héros suit un chemin initiatique en traversant
de nombreuses aventures. Bernard Prou nous livre ici un passionnant récit,
riche en rebondissements, une description réaliste et inspirée de la fin du
XIXème siècle et de la première moitié du XXème. Ce bijou de roman est porté par
le style plein de souffle de l’auteur. Loin d’être envahissante, cette verve
sert à merveille le déroulement de l’histoire, taille un costume sur mesure à
ses personnages. Il y a du Dumas et du Hugo dans cette plume-là. Après Délation
sur ordonnance, Bernard Prou m’a encore une fois bluffé par son talent de conteur
et la qualité de son écriture. Vous aussi, partez à la découverte de la vie
tumultueuse d’Alexis Vassilkov, je vous promets un beau voyage.
« - T’éternues : dix ans !
Tu pètes de travers : dix ans ! Double tarif si on détecte l’odeur !
« Ici tu peux péter tout ton
saoul, tu ne risques plus rien. D’ailleurs, personne ne se gêne pour péter. La
nuit, c’est comme au pensionnat, ça pète dans tous les coins. Les pets fusent
comme des cris de liberté aux multiples accents. Ah, qu’il est beau le pet du
zek !
« Pète, je te dirai d’où tu
viens ! »
Bernard Prou est diplômé de l’École nationale de
Chimie Physique Biologie à Paris et de l’université de la Sorbonne. Il a
enseigné les mathématiques et la physique. Alexis Vassilkov ou la vie
tumultueuse du fils de Maupassant est son premier roman. Il vient de publier
aux éditions Anne Carrière, Délation sur ordonnance.
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