mardi 29 avril 2014

Mue




Mue de Mélanie Richoz aux éditions Slatkine





 Jean Wilson est éditeur. C'est un homme froid, distant, de ceux qui ne s'encombrent pas des règles qui régissent le comportement en société. Un homme à femmes qui ne recherche que des aventures d'une nuit. Un personnage assez abject qui ne s'embarrasse pas de sentiments. Il ne recherche que son plaisir, et jette ensuite celle qui le lui a procuré.

   "Après un plan baise, rien ne m'importe plus que de me casser. Avant la métamorphose de la femme en petite fille docile qui se blottit et impose à vos bras de l'enlacer"


    Lucie Skrivan, elle, travaille comme réceptionniste, souvent le soir ou la nuit. Elle passe son temps à lire. Elle tombe sans cesse amoureuse. Elle veut "faire l'amour de manière universelle". Elle ne vit que pour la rencontre.

   "J'ai besoin de rencontrer ;
    chaque rencontre est un nouveau sillon dans mon histoire qui donne du sens à l'instant et qui fait que je ne suis plus tout à fait pareille après."


   Jean Wilson qui aime l'impersonnalité de la chambre d'hôtel pour ces relations d'un soir, va faire la rencontre de Lucie sur son lieu de travail, l'hôtel de Cigogne. Il va aussitôt être subjugué par cette jeune lectrice. Mais qu'ont ces deux personnages en commun.


    L"un de leurs points communs est le goût des mots, des histoires. Pour Jean les mots sont son métier, il est éditeur mais garde un souvenir ému de son apprentissage de la lecture. La lecture assidue de la jeune réceptionniste rappelle à Jean ce temps béni où il lisait pour le plaisir;

  "Il y avait dans son application à lire l'urgence de vivre. De la dévotion. Une implication entière, sans concession, qui me ramenait à l'époque où je lisais pour le plaisir."

   Pour Lucie, les mots, elle aimerait en faire son métier. Elle écrit. Elle écrit pour museler son angoisse, cette "Immortelle" comme elle l'appelle.

  "L'immortelle me fait écrire.
    Elle est le levain de mon écriture. Une pâte de farine fermentée avec de grosses bulles d'absence, qui n'aspire qu'à être malaxée, tapée et cuite. Comme du bon pain. Si l'Immortelle nourrit mon écriture, c'est aussi l'écriture qui me permet de la supporter. De survivre."

    Ce superbe roman qui nous conte la mue des deux personnages par le frottement de leur peaux, le fait de rentrer dans la peau de l'autre, mais aussi par leur rapport aux mots, écrits ou prononcés ou même par leur absence opère aussi une mue sur le lecteur tant ce texte nous bouscule par ces phrases courtes, précises, poétiques chargées d'émotions. Le mot Mue n'est il pas l'anagramme d'ému. Emu je le suis en refermant ce livre, un de ces livres qu'on a justement du mal à refermer. Mélanie, votre plume, et quelle plume,  m'a marquée pour longtemps!


lundi 28 avril 2014

Le lac




Le lac de Yasunari Kawabata aux éditions Biblio



  Gimpei Momoï est un homme vieillissant et perturbé. Il est dégoûté par l'aspect de ses pieds, qu'il juge simiesques. Gimpei est très attiré par les jeunes femmes, voire même le adolescentes. Ancien professeur, il a été renvoyé car il avait eu un comportement inacceptable avec l'une de ses élèves.


"Pour Gimpei, le moment parfait incarné dans l'adolescente ne pouvait être qu'éphémère. Et quel secret, quand les autres jeunes filles ont si tôt fait d'ensevelir sous la poussière des manuels scolaires, le subtil parfum du bouton à peine éclos, conférait à celle-là sa beauté, son inégalable perfection ? Quelle lumière, propre à elle seule, lui donnait se rayonnement, cette transparence ?"


  Dans ce roman, l'auteur nous fait voyager à travers l'histoire de son personnage principal. Un voyage à travers le temps selon un ordre aléatoire renforçant cette perception que l'on a de la perturbation mentale de Gimpei. Ce personnage qui ne peut résister à l'attirance que provoquent en lui les très jeunes femmes. Cette perversion est représentée métaphoriquement par la vision que Gimpei a de ses pieds. Des pieds difformes, simiesques qui se mettent à suivre quasiment de leur volonté propre les jolies jeunes filles.


   Le lac est un roman perturbant, autant par les thèmes abordés que par sa forme. Un premier contact très particulier avec cet auteur, prix Nobel de littérature. J'ai été séduit par la construction du roman, beaucoup moins par l'ambiance générale et le style de l'auteur, malgré quelques très beaux passages. Peut-être n'ai-je pas choisi le meilleur texte pour un premier contact avec l'oeuvre de Kawabata. Ne voulant pas rester sur cette première impression, je renouvellerai l'expérience avec une autre oeuvre.


  
  

dimanche 27 avril 2014

L'ouragan




L'ouragan de Daniel Martinange aux éditions Stéphane Million Editeur



   Antoine a la cinquantaine, célibataire, il est agriculteur. Se trouvant sans charme il ne s'attend pas la rencontre qui va chambouler sa vie. La rencontre exotique de la Patagone Bahia, une femme de tempérament qui jette son dévolu sur lui. Elle met de la lumière et de la fantaisie dans sa vie morne depuis l'enfance. Il ne s'est jamais senti aimé, on ne lui jamais porté la moindre attention.


   Un jour Bahia reçoit la visite d'un compatriote, une connaissance de sa précédente vie. Alors qu'ils étaient en pleine discussion, Antoine rentre à la maison et c'est le drame. Antoine fou de jalousie commet l'irréparable. Il prend alors la fuite pour échapper à la police accompagné d'une jeune fugueuse nymphomane.



   Cette fuite va l'emmener de la France aux Etats Unis, puis à l'Argentine. Lors de son périple il va rencontrer des personnages hauts en couleur : une américaine albinos, un fakir devin, un indien sédentaire. Mais partout sur son chemin qui le mène vers le pays natal de sa bien aimée, il est poursuivi par sa culpabilité et par l'image de Bahia. Il ne pense qu'à elle.


  "Aux tripes la hantise du lendemain, amputé de celle qui l'avait sauvé de l'enlisement, il guettait les fesses d'une aguicheuse pleurnicharde qui traquait une araignée . Comme celle qu'enfant il nourrissait  dans un carton à chaussures, de mouches et de confidences. Une mère aléatoire, un père abruti de travail, seule l'araignée l'écoutait. Lorsqu'il la lâcha sur son lit, elle ne s'échappa pas. Elle mourut à Noël. Plus tard il y eu Bahia"


  "Depuis sa rencontre avec Bahia il n'avait plus cerveau ni sexe. Mais dans sa tête et son entrejambe un organe unique et indéfinissable, tout à elle dévolu. Se liquéfiant en elle il recevait  en retour un torrent d'énergie, il se rechargeait. Erectile jusqu'au ciel, il décrochait les étoiles. Elles tombaient sur la Terre, il se vautrait dans un tapis d'étincelles."


   Tout au long du roman nous sommes emportés par les mots de Daniel Martinange, chamboulés comme par l'ouragan qui bouscule la vie d'Antoine. Nous sommes envoûtés par le style à la fois poétique et cru de l'auteur, par la construction de ses phrases qui elles aussi semblent avoir subi les bourrasques de cette tornade irrésistible. Nous nous attachons à ces personnages hauts en couleur et tous à leur manière cabossés par la vie.  Daniel Martinange nous offre un beau voyage et une superbe histoire d'amour.



vendredi 25 avril 2014

Noces de charbon




Noces de charbon de Sophie Chauveau aux éditions Gallimard


   C'est l'histoire de sa famille que nous raconte ici Sophie Chauveau. Une passionnante saga qui  va traverser le XXème siècle. Une saga qui tourne autour du charbon, ce minerai adoré ou honni. Le charbon qui va unir et diviser les membres de cette famille.

   Tout commence dans les années 1900, du côté de Larivière, le charbon on connait. Le père, Adolphe,  d'abord journalier; va à force de ténacité et de travail  réussir à se faire embaucher comme mineur. De toute façon dans cette région du Nord Pas de Calais, il n'y a pas trop le choix. C'est une vie dure, sans horizon. "Qu'est ce qui les fait se lever le matin, ces gens là de si peu d'espérance". Pourtant la famille Larivière, avec ses nombreuses filles est un modèle. "Une chose pourtant étonne chez Catherine Tranoy et Adolphe Larivière : ils s'aiment et transmettent à leur petits cette chose précieuse entre toutes, la solidarité, sorte de vade-mecum pour la misère. Tous les membres de cette famille s'épaulent, se soutiennent, se soucient les uns des autres. Une fleur exotique pousse par oubli chez ces gens de peu, floraison bizarre mais persistante, la générosité. De la tendresse et même de la délicatesse."


   De l'autre côté il y a les Fourny. On fait leur connaissance au mariage d'Hyppolite et de Juliette. Mariage en grande pompe dans la cathédrale d'Amiens, mariage arrangé. Hyppolite est un brillant ingénieur polytechnicien qui va faire carrière dans les charbonnages. De tendance radicale socialiste, il va lutter avec les grands patrons pour améliorer les conditions de travail des mineurs. Sa femme, elle ne se préoccupe que de ses toilettes et de décoration.


  Le point commun entre ses deux familles qui vont finir par s'unir est le fait que les enfants ont tout fait  pour fuir cette région si triste qu'est le nord. Ce charbon qui donne a tout cette couleur noire de deuil. Ce destin d'esclave moderne enterré vivant. Les descendants vont donc se retrouver à Paris. Les descendants des Larivière (mineurs) vont couper toute relation avec le charbon, ce minerai qu'ils jugent responsable de tout leur malheurs tandis que les Féry (patrons) vont constituer leur fortune en étant grossiste en charbon pour la région parisienne.


 Ces deux familles dont les opinions politique religieuses divergent. Ces deux familles dont l'une sera plutôt collobo et l'autre plutôt résistante pendant la seconde guerre mondiale, ces deux familles vont donc s'unir par un mariage forcé par une grossesse non désirée. C'est dans cette famille si divisée que va naître l'auteure qui va être marquée par cette lutte intestine et permanente. Une enfance marquée par l'indifférence de parents immatures dont le seul but dans la vie et de s'étourdir pour oublier ce climat et par la figure tutélaire de sa "Mamine" adorée. Un roman à la fois passionnant et émouvant. L'histoire d'une famille divisée qui épouse les divisions historiques de la population française au cours de ce XXème siècle.

mercredi 23 avril 2014

Haut le choeur




Haut le choeur de Gaëlle Perrin-Guillet chez Rouge Sang Edtions



    Alix Flament, jeune journaliste, a dû se résoudre à quitter la rubrique faits divers qui avait tendance à agir sur son moral. Elle est maintenant journaliste politique sans grand enthousiasme. Sa carrière a connu son sommet il y a quelques années lorsqu'elle avait interviewé Eloane Frezet, une redoutable tueuse en série. L'affaire qu'elle traite en ce moment lui paraît bien fade en comparaison. Il s'agit des frasques d'un homme politique accusé de viol.


    Une nuit, la jeune journaliste reçoit un appel de cette dangereuse criminelle avec qui elle s'était entretenue en prison. Entretiens qui avaient fait l'objet d'un livre à succès. Eloane Frezet lassée d'attendre une remise de peine plus qu'improbable a décidé de prendre le taureau par les cornes, elle s'est évadée. Maintenant qu'elle est libre elle va pouvoir continuer son oeuvre, comme elle appelle sa série meurtrière, mais aussi se venger de la journaliste.


    Aidée d'un policier avec qui elle avait travaillé sur la première enquête qui avait permis de mettre ce monstre sous les verrous, Alix va devoir comprendre, ce que Eloane entend par son oeuvre. Ensemble ils vont devoir se plonger dans le passée et notamment analyser la rencontre qui a fait basculer cette femme posée  dans le crime.


   L'intrigue de ce roman repose sur ce duel à distance entre les deux femmes, intimement liées

:"Complémentaires. Les deux femmes l'étaient aussi. Eloane avait été à l'origine de sa carrière, même si Alix s'en défendait chaque jour. C'est elle qui l'avait propulsée face aux médias, la portant aux nues en l'acceptant comme confidente.
    Elle luit avait donné la gloire. La reconnaissance aussi. Toutes les portes s'étaient ouvertes face à la jeune journaliste qui n'avait eu qu'à choisir sa voie.
    Et Alix avait aussi, quant à elle, dessiné la route du destin d'Eloane Frezet : elle l'avait renvoyée derrière les barreaux  grâce à son livre, la laissant là où elle devait être, loin de la société.
    Deux faces d'une même pièce, liées par la fatalité et la douleur."


   Haut le choeur est un roman haletant, rythmé par le jeu de piste macabre proposé aux policiers et à la journaliste  par cette criminelle machiavélique et bien déterminée à poursuivre son oeuvre et la mener à son terme. Un roman qu'une fois commencé on ne peut plus reposer.

   Haut le choeur a reçu  Le prix de Polar 2014 Dora Suarez Le Blog


mardi 22 avril 2014

Météo marine




Météo marine de Fabienne Rivayran aux éditions Jacques Flament Editions




Vendredi

Lisa appelle les pompiers la maison en face est en feu. Elle s'inquiète pour son voisin, Pierre, qui doit toujours se trouver à l'intérieur. Elle se souvient de leur rencontre.


Samedi

En attendant des nouvelles de Pierre, Lisa se souvient des événements qui l'ont amenée à déménager pour venir vivre sur le côte basque. Une partie de sa vie qu'elle a racontée à Pierre. Pierre dont elle sait très peu de choses tant il reste discret sur sa vie;

    "- C'est quoi votre job ?
      - La photo. C'est quoi votre café?
      - Ethiopie pour la structure et Equateur pour les notes de cacao.
      - Comment vous savez tout ça? Vous avez travaillé dans le café?
      - Non pas travaillé. J'ai voyagé dans le café.
      - Et vous avez travaillé dans quoi?
      - ... Le béton.
      - Et maintenant ? Vous êtes à la retraite?
      - La retraite? Non , maintenant je vis."

Dimanche

Lisa va explorer la maison de Pierre pour trouver des papiers, des informations, savoir s'il a une famille à prévenir. Elle y fait une découverte qui va la bouleverser.

Lundi

Lisa apprend que Pierre va mieux, elle se souvient de ce qu'il lui a apporté.


Météo marine, c'est la météo du moral de Lisa, son évolution à mesure que les nouvelles sur la santé de Pierre lui arrivent, à mesure qu'elle intègre les informations qu'elle découvre à son sujet . " Lundi  Mer encore agitée. Forte houle. Brumes et brouillards se  dissipant si éclaircies."

Le style de Fabienne Rivayran épouse cette métaphore de la météo marine. Des mots, des actions des phrases scandées comme des bourrasques de vent marin, les émotions de Lisa qui nous sautent au visage comme de paquets de mer :

   "Fauteuil. S'asseoir, ne pas bouger. Ecouter dans le silence battre son coeur. "Madame Barbey? Madame Lisa Barbey?" Poser les mains sur les yeux. Appuyer. Lutter contre la tempête. "... mari est hospitalisé... les médecins sont très rassurants." Roulis. Nausée. Inspirer. Regarder autour de soi, points fixes, buffet, table , chaises, livres , vase, fleurs. "... naufrage dans la nuit de vendredi..." Fixer le bord du tapis. Lignes droites, laine épaisse, moelleuse. Tache en bas à gauche.  "Deux billets..." Ventre à la dérive, bile au bord des lèvres. "Deux billets ..." Coeur crucifié. Hurler. Courir. Vomir. Larmes noyées dans la cuvette. Corps échoué sur le carrelage. Immobile, essoufflée, broyée. Coulée."

Avec cette nouvelle, Fabienne Rivayran nous embarque pour une traversée mouvementée, une traversée pleine d'émotions, on est bousculé par l'histoire de ces deux personnages, ému par leur rencontre, intrigués par les silences de Pierre. Une réussite.


lundi 21 avril 2014

La nuit grecque



La nuit grecque de Pierre Vens aux éditions Albin Michel



    Vincent, la quarantaine vit une période difficile professionnellement, les banquiers, les actionnaires ne lui font plus confiance pour gérer son entreprise. La société est au bord de la faillite, il faut trouver de l'argent pour honorer les salaires des employés et payer les fournisseurs. Vincent est constamment sous pression, son téléphone ne cesse de sonner, il passe son temps au travail à essayer de trouver une solution pour sauver son entreprise.


    A la maison, la situation n'est guère plus enviable, son mariage aussi est au bord de la faillite. Miné par ses soucis professionnels, il  n'a plus le temps de s'occuper de sa femme et de son fils, il vit avec eux mais sans les voir. La vie du foyer repose sur les seules épaules de son épouse.


   Afin de recouvrer une créance qui pourra au moins servir à payer les salaires de ses employés, Vincent se rend en Grèce. Epuisé par le stress, il s'accorde une soirée de répit : La vodka a succédé au vin blanc et Vincent boit trop. Rester au bar, assumer la solitude , perdre le contrôle. Voilà, c'est ce que veut Vincent, cesser de maîtriser, d'anticiper, de prévoir." C'est dans ce bar, dans les vapeurs de l'alcool que Vincent va tomber sous le charme d'un sourire, celui de Théo avec qui il va passer la nuit.


   Une relation ambiguë, entre plaisir et douleur, entre enfer et paradis va se nouer entre les deux hommes. Vincent l'homme responsable, chef d'entreprise, et le jeune homme passionné de mode, oisif  et capricieux. Une relation dont il ne peut plus se passer. "Il est persuadé que, sans cette frénésie du corps, sans cette relation qui ne se conçoit qu'au moment précis où il l'expérimente, qui ne s'inscrit  dans aucun passé et qu'il n'arrive pas à conjuguer avec sa vie de couple ni avec son rôle de père, il n'arriverait pas à affronter le réel."  Dans le même temps les actionnaires réussissent à faire démissionner Vincent. Après la perte de son emploi, il finit par révéler son homosexualité à sa femme. Ses relations avec Théo, se détériorent et ils finissent par se séparer. Vincent a tout perdu.


   Sept ans plus tard, Vincent a repris sa vie en main, il a retrouvé du travail et vit bien sa nouvelle sexualité. Il découvre que son ancien amant a légué à son fils une maison dans une Ïle grecque. Il s'y rend pour comprendre le pourquoi de ce legs. Il découvre que son ancien amant a disparu et qu'il était malade. Il va découvrir alors que Théo était bien plus complexe qu'il ne le pensait.


    La nuit grecque, nous montre le cataclysme que peut représenter dans une vie la découverte par un homme d'une identité qu'il ne se connaissait pas. Pierre Vens nous décrit avec poésie, franchise et parfois crudité la naissance d'une passion, la destruction qu'elle engendre, une sorte d'apocalypse dans son sens originel de révélation. La nuit grecque étant cette période d'obscurité, de doute et de violence avant la renaissance que représente une nouvelle journée.  Un premier roman très réussi.