dimanche 26 avril 2015

La part des flammes



La part des flammes de Gaëlle Nohant aux éditions Heloïse d'Ormesson



    Mai 1897. La révolution française est passée par là, la Commune de Paris également mais l'aristocratie est toujours bien présente et influente bien qu'en fin de course. C'est dans cette atmosphère de fin de règne que se déroule ce roman. Ce monde vivant en vase clos entre dîners fins, spectacles et autres plaisirs a besoin de donner un sens à sa vie. Nous découvrons le monde des dames patronnesses, ces femmes de l'aristocratie qui font oeuvre de charité en aidant les plus pauvres. Certaines par conviction profonde, d'autres pour se donner bonne conscience ou juste pour se montrer.

   "Si ces vertueuses dames patronnesses ne visaient pas à panser les plaies d'une société foncièrement inégalitaire, elles s'employaient à en apaiser les convulsions et à faire accepter aux pauvres l'injustice de leur destin. Qu'ils en saisissent la valeur rédemptrice et consentent à porter leur croix, et ils rejoindraient ces figures de la sainteté indigente, dont on se servait pour édifier les enfants des riches."


  En ce mois de mai 1897, un événement phare va avoir lieu : le Bazar de la Charité. Cette grande vente au profit de bonnes oeuvres est l'événement où il faut être. Trois femmes vont être unies par le drame qui va avoir lieu : un terrible incendie dans lequel beaucoup de ces dames patronnesses vont trouver la mort et qui va laisser les survivantes traumatisées.

  Ce roman nous montre comment un traumatisme va permettre à deux de ces femmes de redonner un sens à leur vie. Telles le phénix, ces deux femmes tourmentées vont renaître de leurs cendres suite à cet incendie. Ce drame va les mettre face à elles-mêmes, leur permettre de réfléchir sur leur vie. La part des flammes est un roman passionnant porté par la superbe plume de Gaëlle Nohant. Un roman sur la renaissance individuelle, sur la fin d'un monde qui périt dans les flammes pour renaître des ses cendres sur de nouvelles bases plus saines. Une très belle découverte.

   "Chaque fois qu'elle pensait à la duchesse d'Alençon - et elle pensait souvent à elle -, Violaine de Raezal se disait  que s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait  accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes, encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on n'osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière."

  
   

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