Le bonheur en bas de chez
moi de Philippe Peyron aux Éditions Pierre Philippe
Quand j’ai commencé la lecture de ce roman, je me suis
demandé ce que j’étais venu faire dans cette galère. Me retrouvais-je plongé
dans la quatrième dimension, au milieu d’un épisode de Joséphine Ange Gardien ?
Jugez plutôt :
Pierre a trente-quatre ans, il vit seul. Sa vie est plutôt
terne. Pour gagner son pain, il met en rayon des sacs de croquettes pour chien.
Son existence se résume à ne pas se faire remarquer. Pensant que le monde est
régit par un système de récompenses et de punitions, il a à cœur de faire le
bien autour de lui. Cette vie morne est bouleversée par l’arrivée de trois
personnages : Germaine, Auguste et Jessica.
Germaine ressemble à la reine d’Angleterre, elle se présente
comme son ange gardien. Les décharges électriques qu’elle lui envoie quand il
met en doute son identité convainquent vite Pierre. Elle lui annonce qu’il va
mourir dans trente jours s’il ne change pas de vie. Pour éviter cette issue,
pour prendre conscience de quelles modifications il doit apporter à son
existence, il doit répondre à une question. Mais il faut d’abord qu’il la
trouve.
Auguste, lui c’est le démon. Le chantre de l’immobilisme. Il
va tout mettre en œuvre pour empêcher Pierre de trouver la question. Il lui
propose de signer un contrat qui lui permettra de ne plus jamais souffrir. D’avoir
une vie calme, sans relief mais sans douleur.
Et il y a Jessica. La belle brune rencontrée sur son lieu de
travail. Elle est vive, souriante, gentille et ne semble pas insensible aux
charmes de Pierre. Pierre en tombe immédiatement amoureux. Mais Jessica
est-elle vraiment qui elle prétend être ?
Oublions un instant les personnages grand guignolesque de
Germaine et d’Arthur. C’est à un combat intérieur féroce que nous assistons.
Une prise de conscience de Pierre que sa vie ne la satisfait pas. Mais à quoi
bon risquer de souffrir encore plus en se confrontant à la possibilité d’un
autre échec quand on est un loser professionnel ?
Les personnages de Germaine et Auguste ont leur raison d’être
dans ce roman. Ils apportent un peu de lumière un peu de couleur dans ce monde
uniformément noir.
Le bonheur en bas de chez moi est un roman agréable mais qui
aurait, à mon avis été plus réussi, aurait eu plus de force sans l’utilisation
de ces artifices angéliques et démoniaques.
Malgré une fin bluffante, cette lecture en demi-teinte ne m’empêchera
de suivre l’auteur et de voir ce que nous réserve son deuxième roman.
À vous de vous faire votre avis.
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